Une idée du paysage

Elle commence en prenant l’angle du document avant de plonger dans la fiction, le pittoresque et le politique au cours de l’année à venir. Puisant dans les collections publiques le substrat de son analyse, c’est une trentaine de photographes, depuis les nouveaux topographes (Robert Adams, Lewis Baltz, Bernd et Hilla Becher, Stephen Shore) jusqu’aux paysages ligériens laiteux de Thibaut Cuisset, qui interrogent ensemble la notion de document. Sa valeur esthétique, bien sûr, mais aussi sa dimension critique, sa prétendue objectivité et ses vertus typologiques.

« Paysage-document » enchaîne les espaces évidés, l’absence. L’homme a laissé sa marque partout mais il n’est quasiment nulle part. Comme s’il n’assumait pas vraiment que le paysage n’ait résolument rien à voir avec la nature et tant à voir avec la culture de celui qui fait l’image et de ceux qui la regardent. Si le choix thématique n’a rien de furieusement nouveau et reste sur un sentier balisé, le cycle d’expositions prétend toutefois rendre compte du renouvellement du paysage en une quarantaine d’années et une dizaine d’écoles dominées par une forte présence française, américaine, canadienne et allemande. On peut surtout se réjouir de la belle acuité des collections publiques.