Lodève (34)

Les coups de fouet de Van Rysselberghe

Musée de Lodève - Jusqu’au 21 octobre 2012

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 28 juin 2012 - 313 mots

Le Musée de Lodève rend hommage à Théo Van Rysselberghe (1862-1926), principal représentant du néo-impressionnisme en Belgique, à travers une soixantaine d’œuvres choisies qui retracent depuis ses débuts les étapes importantes de sa carrière et l’évolution de son art.

C’est à l’Académie de Bruxelles que l’artiste fait ses classes. Sa peinture est alors réaliste, mais non exempte de personnalité. De 1881 à 1882, il effectue un voyage en Espagne et au Maroc ; lui, le peintre du Nord, descend vers le Sud et se fraye déjà une route vers la lumière.
En 1884, il est  l’un des fondateurs du Cercle des XX, groupe d’avant-garde bruxellois. Parmi les artistes invités au salon  vingtiste  de 1886, Monet et Renoir font sensation  par leur approche nouvelle de la lumière et de la couleur. Séduit, Van Rysselberghe expérimente leur procédé pictural. Il réalise des portraits et des marines rayonnants de tons et de touches fluides. L’année suivante, sa découverte de Un Dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte de Seurat lui vaut cette phrase :  L’inattendu d’un tel art me fouetta. 

Il peint dorénavant selon la technique divisionniste, mais non en banal suiveur. Il emprunte le procédé tout en gardant la stabilité classique, la poésie, le rêve et cette alchimie singulière des couleurs. Il réalise à cette période – la plus belle – des nus aux couleurs nacrés, des portraits aux cadrages singuliers, et, si la touche s’allonge et la couleur s’intensifie pour donner à ses paysages et ses marines
 une énergie nouvelle, ses toiles n’ont pas la violence chromatique d’un Signac. L’année 1910 marque sa rupture avec ce dernier, dont il était proche. Il abandonne la division de ton pour donner plus de consistance, plus de volume à ses sujets, sans négliger la lumière. Un retour au réalisme  qu’il appliquera jusqu’à la fin
de sa carrière.

Théo Van Rysselberghe, l’instant sublimé

Musée de Lodève , square Georges-Auric, Lodève (34), tél. 04 67 88 86 10.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Les coups de fouet de Van Rysselberghe

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