Wols - Ivre d’aquarelle

Pionnier de l’abstraction lyrique, ce dernier, tour à tour photographe, peintre et illustrateur, fuit le nazisme en 1933 pour s’exiler en France. Dès son arrivée, Wols, durablement influencé par Paul Klee, se confronte à l’avant-garde parisienne. Au terme d’une carrière éclair, l’artiste, en proie à des troubles psychiques, est l’auteur de dessins aussi hallucinés qu’exceptionnels.

L’exploration graphique de Wols ne commence réellement qu’en 1943. À cette date, l’artiste, qui vivait dans la capitale sans ressources hormis la vente de ses photographies, trouve une terre hospitalière à Dieulefit dans la Drôme. Bien que sa santé se soit profondément dégradée – Wols souffrait d’alcoolisme –, il compose, sur place, des aquarelles aux traits et à la couleur débridés qui marqueront une étape importante sur le cours de l’Art informel en Europe.
Après 1945, deux expositions parisiennes chez Drouin, suivies d’un contrat avec la galerie Pierre Loeb, lancent la carrière de Wols dont les œuvres voyagent à Milan et à New York. Cette reconnaissance tardive n’améliora pas le sort de l’artiste qui succomba, à demi fou et rongé par l’alcool, en 1951. Cette folie suicidaire est imprimée, en filigrane, dans ses dessins chaotiques. Enivré d’encre et d’aquarelle, le visiteur trouvera dans l’œuvre de Joan Mitchell que conserve par ailleurs le musée un prolongement naturel à sa visite.