Profondeurs des laques

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 18 mai 2012 - 252 mots

Pratiquée au Japon dès le Néolithique pour protéger les objets rituels, la technique du laquage a fasciné les Occidentaux dès sa découverte.

Obtenue par l’extraction et le raffinage de la sève d’un arbre, la laque est un enduit que l’on applique traditionnellement sur une âme de bois en couches successives ; un travail de longue haleine répété jusqu’à obtenir des pièces d’une grande brillance dont la surface peut être enrichie de feuilles d’or pour les objets les plus prestigieux. Au XIXe siècle, l’empire du Soleil-Levant s’ouvre sur l’Occident ; les arts et les motifs iconographiques nippons conquièrent alors les artistes et les esthètes européens.
Parmi les créateurs les plus célèbres et les plus influents de son époque, Shibata Zeshin (1807-1891) peintre de la Maison impériale, fut un laqueur prolifique. Initiateur de nouvelles techniques de laquage sur bois, comme la laque noir à décor ton sur ton et le trompe-l’œil, il inventa également la peinture de laque colorée sur papier. Ses participations aux expositions universelles lui valurent une large reconnaissance, notamment en Europe où son style, oscillant entre réalisme, poésie et stylisation, eut une incidence considérable sur l’évolution des arts décoratifs, et plus particulièrement sur l’émergence de certains motifs emblématiques de l’Art nouveau, comme les fleurs et les insectes. Le Musée Cernuschi présente sa première exposition monographique en France, une collection de soixante-dix dessins et objets qui permet de redécouvrir toute la modernité de son œuvre.

« Rêves de laques. Le Japon de Shibata Zeshin », Musée Cernuschi, 7, avenue Vélasquez, Paris-8e, www.cernuschi.paris.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°647 du 1 juin 2012, avec le titre suivant : Profondeurs des laques

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque