Rouen, capitale de l’art italien

L'ŒIL

Le 1 juin 2006 - 385 mots

Six siècles de chefs-d’œuvre italiens sont actuellement présentés au musée des Beaux-Arts de Rouen. L’exposition, rassemble quatre-vingts peintures, sculptures et objets prêtés par les plus grandes institutions florentines. Précédemment présenté à Pékin, ce « Miroir du temps » offre une incomparable galerie de chefs-d’œuvre, en couvrant six siècles d’histoire de l’art italien depuis la fin du xiiie siècle jusqu’au néoclassicisme des premières années du XIXe siècle.
Le fil conducteur de cet accrochage chronologique est l’évolution de la représentation de l’homme, à travers le courant de pensée humaniste qui se développe après le Moyen Âge, et trouve son plein essor à la Renaissance. Le portrait s’impose tout naturellement.
L’exposition s’ouvre sur l’une des plus anciennes représentations de saint François, un panneau florentin du Maître de la Croix (xiiie siècle), puis dévoile quelques-unes des plus belles pages de la peinture italienne. Des prêts exceptionnels de la galerie des Offices, mais aussi du musée du Bargello, de la galerie de l’Académie, du Palazzo Pitti, du Palazzo Vecchio, du Palazzo Mozzi Bardini et du musée de San Marco ont été consentis.
Les œuvres de la Renaissance constituent assurément l’ensemble le plus spectaculaire. Visages d’hommes illustres sous le pinceau d’Andrea del Castagno ou Allori, subtils portraits de Pollaiolo, Mantegna, Raphaël, Andrea del Sarto, Bronzino, Titien et du Tintoret, scènes mythologiques (Pallas et le Centaure de Botticelli, une sublime Vénus de Lorenzo di Credi) et religieuses (Masaccio, Fra Angelico, Uccello, Lippi ou le Corrège) plongent le visiteur dans un tourbillon de couleurs et de lumière.
Le parcours met en évidence toutes les ambiguïtés d’un art qui oscille entre le sacré et le profane, le portrait idéalisé et la recherche de la ressemblance. Le XVIIe siècle est représenté par l’Hercule très humain du Guerchin, loin des visions traditionnelles du héros antique, et le puissant Samson de Palma le Jeune. Le siècle suivant brille par quelques autoportraits de Solimena et Batoni, et de séduisants portraits de femmes de la main de Longhi ou Bezzuoli.
Cette exposition à l’allure de musée idéal offre également l’occasion de découvrir certaines œuvres jamais montrées, dont une Lucrèce d’Antonio Bazzi dit Sodoma, restaurée spécialement pour l’événement.

« Miroir du temps, chefs-d’œuvre des musées de Florence », musée des Beaux-Arts, esplanade Marcel Duchamp, 26 bis, rue Jean Lecanuet, Rouen (76), tél. 02 35 71 28 40, jusqu’au 3 septembre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : Rouen, capitale de l’art italien

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