Monaco retrace 50 ans d’art new-yorkais

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 juillet 2006 - 355 mots

Cet été, le Grimaldi Forum organise une exposition à la gloire de New York. Peinture, performance, architecture, cinéma, musique... révèlent l’image d’une scène artistique affranchie et conquérante.

New York, New York. Le titre de cette exposition rappelle le long-métrage éponyme de Martin Scorsese. Dans ce film, la chanteuse Liza Minnelli entonnait son célèbre refrain : If I can make it there, I’ll make it anywhere [si je peux réussir là, je peux réussir partout]. Cet esprit énergique et conquérant sous-tend aussi l’exposition concoctée par Germano Celant et Lisa Dennison, respectivement administrateur et directeur du musée Guggenheim.

Un entrelacs de recherches
Cet événement roboratif témoigne de la montée en puissance de la scène new-yorkaise. Le parcours didactique, orchestré sur 4 000 m2, repose sur une double approche chronologique et sectorielle, embrassant tous les champs de la création. On y devine les audaces, le radicalisme, les errements aussi.
L’exposition s’attache à dégager la spécificité de la scène new-yorkaise, une fois digéré l’apport européen. Prédominance du geste et grands aplats de couleur (Color Field) caractérisent ­l’école de New York, affranchie à la fois du régionalisme américain et des figures tutélaires européennes.
L’art new-yorkais se veut sans complaisance, ni envers les bourgeois ni vis-à-vis du marché comme en témoigne le mouvement Fluxus. Musiques et performances font cause commune dans les événements organisés par John Cage et Merce Cunningham. Dans les années 1960-1970, deux courants s’opposent : le Pop Art recycle les matériaux et les images de la société de consommation, alors que le minimalisme recherche le dépouillement.
De leur côté, les créateurs conceptuels présentent l’idée comme ferment artistique. Pour eux, l’art n’a pas besoin de s’incarner dans un objet ou une représentation. Une réflexion qui trouve un prolongement dans le Body Art, où l’artiste devient lui-même médium.
La section photo exprime de manière condensée le kaléidoscope de postures des artistes new-yorkais. Quoi de commun entre la vision empathique mais sans candeur d’une Diane Arbus ou l’élégance très Vogue d’un Irving Penn ? Rien, car dans cette ville formée de multiples alluvions, la variété est le maître mot. À défaut d’un melting-pot social abouti, New York a réussi sa mixité culturelle.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°582 du 1 juillet 2006, avec le titre suivant : Monaco retrace 50 ans d’art new-yorkais

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