Galland

Grammairien de l'art nouveau

Par Colin Lemoine · L'ŒIL

Le 1 juillet 2006 - 336 mots

Forte de son succès et loin des sentiers battus, La Piscine de Roubaix expose deux cent cinquante œuvres de Pierre-Victor Galland, initiateur plébiscité puis oublié de l’Art nouveau.

Au promeneur ébahi s’interrogeant sur la paternité des œuvres ornant les édifices de Paris, La Piscine donne un élément de réponse avec Pierre-Victor Galland (1822-1892) qui décora, un demi-siècle durant, monuments publics et demeures privées de par le monde.
Bien qu’exposé en permanence dans le musée roubaisien, cet artiste polymorphe et fécond est exclu des cimaises et conservé dans les réserves des musées qui, à l’image du visiteur, reverront certainement à la hausse la cote de ce nom aujourd’hui (presque) méconnu.

Le Tiepolo français du XIXe siècle
Traverser le Second Empire et la Troisième République sans être congédié par les variations du goût et de la mode a un prix : celui de l’adaptation. Si son père l’initie à l’orfèvrerie, Galland s’oriente vers le théâtre et l’atelier de Cicéri qui l’engage à l’âge de 21 ans.
De cette période, qui le voit côtoyer l’architecte Labrouste ou le peintre Drolling, datent les premières compositions végétales qui marquent l’avènement de la botanique comme grammaire nouvelle. Séduisante et convoitée, la création de Galland sera dès lors animée de thèmes floraux, nus et sujets religieux, dont l’imbrication tourbillonnante, qu’elle soit tissée, peinte ou sculptée, lui vaudra d’être comparé à… Tiepolo.

Anonyme et pourtant si célèbre en son temps
C’est in situ et bien loin des cartels des musées que l’on peut désormais découvrir Galland. Créateur des cours d’art décoratif à l’École des beaux-arts de Paris et directeur des travaux d’art à la Manufacture des Gobelins, il décorera l’hôtel Lionel de Rothschild à Londres mais aussi le ministère des finances, l’Élysée, le Panthéon en 1874, la Sorbonne en 1886 et l’Hôtel de Ville de Paris dès 1888 en passant par New York, Madrid, Saint-Pétersbourg ou Stuttgart.
Comment s’étonner, au vu du succès et de l’ampleur géographique de la création de Pierre-Victor Galland, que la dernière exposition qu’on lui consacra le fut… de son vivant ?

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°582 du 1 juillet 2006, avec le titre suivant : Galland

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