Anne Barrault

Lorsqu’elle a ouvert cette petite galerie à son nom en 1999, la rue Saint-Claude, dans le Marais, n’était pas aussi hype. Aujourd’hui, Anne Barrault se retrouve dans l’œil du cyclone artistique parisien comme elle est devenue galeriste, un peu par hasard.
Après des études de gestion et quelques expériences d’exposition avec un collectif au milieu des
années 1990, Anne Barrault est sûre d’une chose : elle veut travailler avec des artistes. Elle enchaîne les stages dans diverses galeries, notamment chez Hélène de Roquefeuille. Alors que cette dernière s’apprête à ouvrir un espace prospectif au 22, rue Saint-Claude, elle laisse tout en plan.
Anne Barrault n’hésite pas, malgré une « trésorerie de survie », reprend le bail à son nom, et fonce. « En toute naïveté », le reconnaît-elle aujourd’hui, sept ans plus tard. Elle a tout appris sur le tas, a dû créer un réseau de collectionneurs pendant deux années, soutenue par différents Fonds régionaux d’art contemporain qui adhéraient aux choix de la jeune femme.
Plutôt photo à ses débuts, son « écurie » s’est aujourd’hui élargie avec une inflexion vers le dessin. Les derniers artistes à avoir intégré l’équipe – qubo gas, Guillaume Pinard, Catharina Van Eetvelde ou encore Jochen Gerner – témoignent du goût « graphique » d’Anne Barrault, professionnelle pugnace qui a fait de la discrétion et de la douceur sa botte secrète.