Le Tibet en pays limousin

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 septembre 2006 - 207 mots

Il règne une atmosphère bien particulière sur l’île de Vassivière. Dans le centre d’art construit par Aldo Rossi, mélange d’architecture marine et romaine, résonnent des sonorités… tibétaines !
Huang Yong Ping, installé en France depuis 1989, a réalisé un projet monumental dans le phare. Un moulin à prières tibétain en cuivre de près de six cents kilogrammes fait tourner son cylindre déclenchant des sons comme autant de prières amplifiées et répétées par l’architecture. Une caisse de résonance de paix et de dévotion qui tranche avec la structure de la sculpture élaborée à partir d’une arme chinoise et d’un bouclier : ironie d’une tranquillité atteinte par le sang, à l’heure où le Tibet subit toujours le joug de la colonisation à la chinoise.
L’artiste chinois ordonne toute sa réflexion artistique sur de telles ambivalences qui lui ont valu de fuir son pays peu enclin à la nuance des contradictions. Son art n’aime pas la facilité d’un simple ravissement contemplatif, il souffle en permanence le chaud et le froid, provoquant la collision entre les croyances anciennes de sa culture et la contemporanéité occidentale.

« Panthéon, Huang Yong Ping », Centre international d’art et du paysage, île de Vassivière, Beaumont-du-Lac (87), tél. 05 55 69 27 27, jusqu’au 24 septembre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°583 du 1 septembre 2006, avec le titre suivant : Le Tibet en pays limousin

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