Cinéma

Walt Disney

Un destin animé animé par la passion

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 septembre 2006 - 767 mots

Dessinateur, scénariste, producteur... Walter Elias Disney a toute sa vie été un entrepreneur visionnaire qui, s’il n’a pas inventé le dessin animé, lui a donné ses lettres de noblesse.

Originaire de Chicago, né d’un père canadien (successivement entrepreneur en bâtiments, fermier et vendeur de journaux) et d’une mère institutrice de l’Ohio, rien ne destinait Walt Disney  (1901-1966) à devenir le père de Mickey, Donald, Pluto ou Dingo. Rien sinon un réel talent de dessinateur qui se révéla à peine ses dix ans sonnés.
Puîné d’une famille qui comptait trois garçons quand il naquit et qui s’augmenta d’une fille par la suite, Walt entretint toute sa vie une étroite complicité, affectueuse et professionnelle, avec son plus jeune frère Roy.

De Mickey à Disneyland : un conte de fée à l’américaine
Après avoir passé son adolescence à Kansas City, Walt s’inscrit à la McKinley High School de Chicago. Il y reçoit l’enseignement de Leroy Gosset, un des­sinateur humoriste de renom, témoignant d’emblée un goût prononcé pour la publicité. De retour dans le Missouri en 1919, il se fait engager dans un studio où il se lie d’amitié avec Ub Iwerks, un autre dessinateur avec lequel il se fait embaucher à la Kansas City Film, une boîte de dessins animés publicitaires.
Très vite, Walt n’y tient plus : il emprunte une caméra et réalise un petit film de gags sur l’actualité. Le succès est important. Sur sa lancée, il crée alors sa propre entreprise, Laugh-O-Gram. S’il s’entoure d’une équipe très compétente et si son Chat botté témoigne d’une technique et d’un sens de l’humour accomplis, les contes de fée qu’il imagine ne trouvent pas d’acquéreur.
Malgré tout, Walt Disney se lance en 1923 dans la réalisation d’une série — Alice’s Cartoon World — mais il fait faillite avant même de la vendre.
Comme il n’est pas question de baisser les bras, Walt Disney s’installe à Hollywood et reprend la série Alice qui connaît un petit succès. En 1925, il épouse l’une de ses employées, Lillian Bounds, et s’installe au 2719 Hyperion Avenue, qui deviendra « le » siège de Walt Disney. Après soixante épisodes d’Alice, une nouvelle série avec Oswald le petit lapin, une crise éclate entre l’artiste et un de ses associés, Charles Mintz, à propos de droits d’auteur.
C’est dans le train, dit-on, qui le ramène à Hollywood après l’entrevue avec Mintz que Walt Disney imagine Mickey. Le cinéma devient parlant, aussi veut-il intégrer le son dans ses dessins animés. En 1928, il réalise Steamboat Willie, lui-même faisant la voix de Mickey, mais c’est le fiasco.
Walt ne reste pas sur cet échec. Il invente un système basé sur les rebonds d’une balle pour indiquer le rythme et le mouvement. Côté musique, il engage Carl Stalling et crée les Silly Symphonies. C’est un succès total. Columbia Pictures lui propose un contrat. Walt Disney prend ses distances avec la création graphique. Il laisse volontiers faire son équipe, d’autant qu’il engage de nouveaux dessinateurs, tel le Suisse Albert Hurter, concepteur des Trois Petits Cochons.
Au cours des années 1930, Mickey s’impose comme symbole national. L’entreprise qui s’est doublée d’une école — la Disney Art School — se développe et finit par occuper deux étages entiers du 2719 Hyperion Avenue. Alors que les dessinateurs du début quittent le navire, Walt Disney décide de passer au long métrage et met en œuvre Blanche-Neige et les sept nains (1937) qui lui demande trois années de travail. Suivent Pinocchio et Fantasia (1940), puis Bambi (1942), au succès mitigé.
Au lendemain de la guerre, Walt Disney invente de nouveaux personnages dont les écureuils Chip et Dale et les neveux de Donald puis il se consacre à divers longs métrages. Si Cendrillon (1950), Peter Pan (1953) et La Belle et le Clochard (1955) rencontrent la faveur du public, La Belle au bois dormant (1959) est froidement accueilli par la critique.
Qu’à cela ne tienne, Walt Disney entame Le Livre de la jungle (sorti un an après sa mort en 1967) et démarre la construction de Disneyland. Elle va l’occuper jusqu’à son dernier souffle.
Fumeur invétéré, il meurt d’un cancer pulmonaire à l’automne 1966, à l’hôpital St-Joseph de Burbank, tout juste en face du studio qu’il y avait construit.

Biographie

1901 Naissance à Chicago, aux USA. 1917 Engagé dans la Croix-Rouge américaine, il est ambulancier à Paris. 1937 Blanche Neige et les sept nains est acclamé par la presse et le public. 1960 La Walt Disney Production devient le premier producteur au monde de divertissements cinématographiques familiaux. 1966 Agé de 66 ans, Walt Disney décède, laissant à son frère Roy sa fortune et un empire en pleine expansion.

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°583 du 1 septembre 2006, avec le titre suivant : Walt Disney

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