La seconde naissance des peintres florentins

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 septembre 2006 - 332 mots

Du Seicento italien (notre XVIIe siècle), on connaît la révolution insufflée par Caravage et les Carrache à Rome. Las du maniérisme, ils imposent chacun à leur manière un retour au naturalisme qui fait aussi appel à l’émotion et à l’intellect. Leurs modèles sont soigneusement observés et les mouvements semblent arrêtés en pleine action. Ces maîtres vont influencer l’ensemble de l’Italie et même de l’Europe.
À la même époque, on discerne moins la situation de Florence, qui a été le centre de la création durant la Renaissance, deux siècles plus tôt. Pourtant, et c’est ce que démontre l’historien d’art milanais Franco Moro, Florence est un foyer important d’artistes, il s’y développe un courant à part. Bien entendu inspirés par les Romains, les peintres toscans vont associer le dessin soigné et la composition rigoureuse de tradition florentine au coloris inspiré des Vénitiens. Se distinguant de leurs aînés du Quattrocento, ils se tournent vers une plus grande douceur et des représentations moins idéalisées, plus proches de l’affectif. Tout en continuant à représenter des scènes religieuses ou mythologiques, ils brossent aussi des portraits expressifs de l’aristocratie.
L’un des précurseurs, Ludovico Cardi, dit Il Cigoli, illustre parfaitement la maîtrise de cette alliance entre tracé et délicatesse des tons. Cet artiste avait débuté par l’étude de l’anatomie et s’intéressa toujours à la structure du corps humain. Il élaborait des compositions équilibrées, tout en étant influencé par la couleur de Corrège ou Baroche qui étoffa son style d’une lumière chaude et enveloppante. Il reprit aussi le sfumato vaporeux et sensuel de Léonard de Vinci. Chez Francesco Furini, on retrouve ces figures à la fois éthérées et bien proportionnées. Chez Cesare Dandini, les tons rouges et roses éclatent le long des drapés à la vénitienne.
Une trentaine de tableaux, jamais montrés au public et provenant de collections privées internationales, sont exposés à la galerie Bresset. Certains sont à vendre, d’autres ne s’acquièrent qu’avec les yeux…

« Seicento Toscano », galerie Bresset, 5, quai Voltaire, Paris VIIe, du 12 au 25 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°583 du 1 septembre 2006, avec le titre suivant : La seconde naissance des peintres florentins

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