Otto Fried

Son retour à la nature

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 1 octobre 2006 - 358 mots

« À quatre-vingt-trois ans, j’ai eu toutes sortes d’expériences visuelles. C’est pourquoi j’ai décidé de revenir à mon grand amour des paysages de ma jeunesse. Ce sont des paysages imaginaires qui m’ont profondément ému ». Pour Otto Fried, l’exposition de ses tout derniers dessins et peintures à la galerie Brame & Lorenceau vient « boucler une très longue boucle ».
Depuis 2003, non seulement Otto Fried se remet à la peinture, qu’il avait abandonnée au profit d’autres matériaux, mais il choisit à nouveau de peindre les paysages de sa jeunesse, comme il l’avait fait trente ans auparavant. Ces paysages, ce sont ceux qu’il a connus tout au long de sa vie. En Allemagne d’abord, où il naquit (en 1922) et vécut jusqu’à l’âge de 13 ans. Puis sur la côte ouest des États-Unis, dans l’Oregon, où il s’exila en 1936 et où il prit ses premiers cours de dessin. Enfin ce sont ceux de la France où il étudia avec Fernand Léger et, où il vit actuellement avec sa femme, française.
À la différence des peintures réalisées il y a trente ans, elles aussi dans le style de l’abstraction lyrique, les peintures et dessins présentés à la galerie paraissent encore plus libres et poétiques. Dans Côte rocheuse (2004), la touche est spontanée et enthousiaste. La lumière jaillit du fond du tableau, éclairant des couleurs irréalistes. Comme dans Montagnes noires, lac Blanc (2006), on pourrait aussi bien y voir un océan déchaîné, un ciel orageux ou encore des pics de montagne sous un ciel brumeux. « Ce ne sont là en fait que des inventions totales et irréalistes. Elles naissent de souvenirs très personnels. Je n’ai fait qu’y associer des titres imaginaires. »
La figure du cercle qui obséda l’artiste pendant plus de trente ans est absente. « Le cercle m’imposait un contrôle volontaire dans l’espace. Aujourd’hui, ma vision c’est la liberté. Ce que j’exprime c’est la joie de retrouver en moi la force et la beauté de la nature ».

« Otto Fried – Peintures et dessins », galerie Brame & Lorenceau, 68, boulevard Malesherbes, Paris (VIIIe), tél. 01 45 22 16 89, du 6 au 21 octobre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°584 du 1 octobre 2006, avec le titre suivant : Otto Fried

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