Art contemporain

Oldenburg et van Bruggen... Derniers géants

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 357 mots

L’exposition italienne revient sur trente années de collaboration du couple. Autant de projets et de réalisations de sculptures publiques monumentales aujourd’hui controversées.

Le Castello di Rivoli est certainement l’institution la plus prestigieuse d’Italie dans le domaine de l’art contemporain. Ouvert en 1984 dans le complexe monumental d’une ancienne résidence de la famille de Savoie, aux portes de la vallée de Suse dans le Piémont, le Castello présente différentes périodes de construction du XIVe au XIXe siècle, certaines restant inachevées.

Partagé entre une manica lunga, bâtiment longitudinal de cent quarante-sept mètres de long pour six de large, et un ensemble patrimonial constitué de salles savamment décorées de stucs et de fresques du XVIIe siècle, le musée abrite une des plus importantes collections d’art contemporain. Privilégiant l’art italien sans en faire une exclusivité, il recèle de nombreuses pièces des artistes de l’Arte Povera, mais aussi de Maurizio Cattelan.

Une grande aiguille dans la botte italienne
Cet automne, l’américain Claes Oldenburg, 78 ans, artiste aux marges du Pop Art dans les années 1960, expose trente années de collaboration avec sa seconde épouse Coosje van Bruggen. L’exposition se veut aussi monumentale que les œuvres habituellement produites par le couple dans l’espace public. Deux cents œuvres, pas moins, la constituent entre sculptures, dessins, études de projets et, surtout, soixante maquettes remontant jusqu’aux années Pop, provenant de la collection même de l’artiste et jusqu’à présent inédites.

Si l’exposition était prévue de longue date avec Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen, elle tombe en pleine polémique. En effet à Milan, Vittorio Sgarbi, historien de l’art, proche de Silvio Berlusconi et ancien sous-secrétaire aux biens culturels, vient de décréter que l’œuvre d’art public que les deux artistes avaient installée sur une place de Milan devait être ni plus ni moins abattue. Pas étonnant de la part d’un homme qui avait traité l’art contemporain d’« excrémentiel » !

La présence du couple en Italie devrait alimenter cet automne la controverse dans la presse transalpine. La ville de Varese s’est déjà présentée pour offrir l’asile politique à la sculpture qui représente une aiguille à coudre géante plantée dans le sol, symbole de l’artisanat textile milanais. À suivre…

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Oldenburg et van Bruggen... Derniers géants

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