Grands Antiquaires

Tempête au plat pays

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 397 mots

Ça bouge dans le monde de l’antiquité belge. Ou plutôt, ça s’affole ! Pour sa troisième édition, le Salon des grands Antiquaires se tient toujours dans le quartier des Sablons, mais sous la houlette d’un autre patron. L’antiquaire bruxellois Patrick de Jonckheere vient en effet de le céder au groupe Pierre Bergé, ce qui n’est pas du goût de tous les marchands. Certains ont annulé leur participation, quand d’autres se sont fait désirer. Tel Philippe Cazeau qui précise : « Avant, nous prenions part à la foire montée par un confrère, à présent c’est autre chose de traiter avec Pierre Bergé ! » D’aucuns trouvent aussi inconfortable que le salon soit si proche de la Biennale de Paris.
Malgré ces rebondissements, Grands Antiquaires s’ouvrira comme les années précédentes avec vingt-trois exposants, un chiffre volontairement restreint afin de maintenir une convivialité entre collectionneurs et marchands.
Ce sont les deux participants américains – Ariadne et William Siegal – qui apportent dans leurs bagages les pièces les plus anciennes, respectivement de l’art grec et des tissus péruviens du début de notre ère. Le bijou tient une place de choix avec les joyaux des années 1940-1950 de Véronique Bamps, le large panel de Claude Noëlle, ou encore l’Art déco de Bernard Bouisset. Même Francis Janssens Van der Maelen, dont cela n’est pas la spécialité, propose un des premiers bracelets-montres Art déco de Patek Philippe, doté d’une taille hors norme.
Pour satisfaire la clientèle belge, hollandaise et allemande, la galerie de Jonckheere propose de se défaire d’un Paysage de neige avec crucifixion de Carel Van Mander. Également spécialisé dans les maîtres nordiques, le Suisse David Koetser vend deux tableaux de la famille Bruegel. Chez Ratton-Ladrière, c’est un beau tondo flamand du xve siècle qui se donne à voir, représentant une scène de donation de relique.
Grands Antiquaires permet aussi d’acquérir de l’art moderne avec les dessins de Modigliani, Degas et Picasso chez Alfa, les toiles d’Hartung et de Wesselmann chez Luiggi Toninelli, voire du contemporain avec le one-man show Patrick O’Reilly proposé par la galerie Vallois. Parmi les tous derniers antiquaires inscrits sur la liste, on trouve Bernard de Leye, grand spécialiste de l’orfèvrerie et les Steinitz, père et fils, dont c’est la première participation au salon.

Salon des grands Antiquaires, salle des Beaux-Arts, place du Grand Sablon 40, 1000 Bruxelles, tél. 32 (2) 289 51 07, du 9 au 12 novembre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Grands Antiquaires

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