Art déco

Art déco

Reims revisite ses années folles

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 377 mots

L’exposition « Années folles, années d’ordre », organisée jusqu’au 11 février au musée des Beaux-Arts de Reims, offre une vision particulière du style Art déco, entre tradition et renouveau.

Qui dit Art déco, ne pense pas spontanément à Reims. Est-ce pour compenser la place modeste occupée par cette ville dans l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 à Paris que la cité champenoise se met aujourd’hui en quatre pour célébrer l’Art déco ? Peut-être…

La capitale de l’élégance
L’exposition « Années folles, années d’ordre », organisée au musée des Beaux-Arts de Reims, n’offre qu’une « certaine » vision de ce mouvement. Pour qui se promène dans cette ville détruite à 80 % lors de la Première Guerre mondiale, et reconstruite dans les années 1920, l’Art déco ne saute pas aux yeux.
Certes, certains architectes ou décorateurs présents à l’Exposition de 1925, comme Henri Rapin ou Louis Boileau, sont intervenus dans la reconstruction. Mais, nonobstant la décoration novatrice de la bibliothèque Carnegie, l’architecture rémoise porte encore l’empreinte éclectique du xixe siècle. Il existe du coup souvent un décrochage entre l’enveloppe et l’intérieur des bâtiments.
De cette dualité s’ensuit un curieux mélange de tradition et de renouveau qui imprègne l’ensemble de l’exposition. D’ailleurs, les premières salles s’attachent à montrer que la Grande Guerre n’a pas provoqué de césure immédiate avec l’Art nouveau. Au sortir de la guerre, il y a une forte aspiration nationale à un retour à la vie normale et même au luxe.
C’est là que se situe l’ambition rémoise dans les années 1920-1930 : resituer Reims dans la cartographie de l’art de vivre au même titre que Paris. Montrer que certaines figures qui ont œuvré pour le paquebot Normandie comme René Lalique, Raymond Subes et Carlo Sarrabezolles, furent aussi actifs dans la reconstruction rémoise. Rappeler par le biais de quelques robes que le couturier Paul Poiret s’était réfugié à Reims pendant la guerre.
Chaque section joue de fait sur une double focale, locale et nationale. Chiche en pièces modernistes hormis un guéridon de Charlotte Perriand ou deux chaises de Robert Mallet-Stevens, la présentation effleure tout juste en fin de parcours la dialectique des Anciens et des Modernes. L’exposition apporte moins un éclairage théorique qu’un autre point de vue sur l’Art déco. Un point de vue décentralisé.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Art déco

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