Inaugurée à Berlin fin septembre au Martin Gropius Bau par le Premier ministre en personne, l’exposition « Peinture/Malerei – Centre Pompidou – aus Frankreich seit 1972 » est tout simplement affligeante. Sur une terre où l’école de Leipzig fait des ravages, elle devait faire valoir la hauteur de la scène française : c’est raté ! Laurent Le Bon, qui en est le commissaire, s’est dépensé en explications oiseuses pour justifier le concept qui la fonde : le degré zéro du commissariat. Et tout est à l’avenant…
Pourquoi donc remonter à 1972 ? Ne se serait-il rien passé chez nous depuis tant de temps ? À quoi correspond cette façon de constituer une liste d’artistes en choisissant l’ordre alphabétique comme critère – sans même le respecter d’ailleurs ? Qu’est-ce que signifie ce parti pris d’accrocher un artiste par mur en multipliant les exceptions, occasionnant de fait un traitement déséquilibré inacceptable ? À quelle lisibilité adhère le choix de ne mentionner aucune date d’œuvre, ni de naissance des artistes, mais les afficher en bout de piste alors même que le visiteur y arrive essoufflé ?
Et c’est sans parler de quelques artistes, uniquement visibles à l’ambassade de France, et dans un temps très limité. Sans parler que sur soixante-dix-neuf artistes sélectionnés, il n’y a que neuf femmes. Ajoutons à cela que certaines œuvres ne proviennent pas, comme annoncé, du Centre Pompidou mais d’autres instances publiques, voire privées. Bref, question « degré zéro », c’est réussi en effet !
« Peinture/Malerei – Centre Pompidou – aus Frankreich seit 1972 », Martin Gropius Bau, Berlin, tél. 00 49 3025486 0, 23 septembre 12 novembre 2006
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Une occasion manquée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°586 du 1 décembre 2006, avec le titre suivant : Une occasion manquée