Galerie

Georges Rousse, dessiner l’espace

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 6 août 2007 - 341 mots

Les images qu’offrent à voir les photographies de Georges Rousse se jouent de nos habitudes perceptives. Bien difficile de dire en effet comment elles ont été constituées, sauf à penser qu’il s’agit d’une manipulation que permettraient les technologies nouvelles. Or c’est tout le contraire.

Quelles qu’elles soient, abstraites ou non, peintes ou construites, les figures que l’artiste conçoit le sont dans l’espace réel et procèdent sur un mode dilaté du principe de l’anamorphose.
Lisibles d’un seul point de vue – celui où il place son appareil photo –, ses figures qui accaparent l’espace où il les imagine sont l’objet de tout un travail graphique préparatoire. Si l’on connaît les photos de Rousse, depuis plus de vingt-cinq ans qu’il n’a de cesse d’arpenter le monde, on ne voit que très rarement les dessins qui les préfigurent. Catherine Putman, dont on sait la relation privilégiée qu’elle entretient aux œuvres sur papier, a eu l’idée de leur consacrer une exposition spécifique, la première du genre en galerie.

Dès lors qu’il est invité à intervenir sur un site, Georges Rousse éprouve une première nécessité à le parcourir en tous sens pour l’appréhender dans sa plénitude. Pour le sentir, en quelque sorte. Vient ensuite le temps du dessin. Georges Rousse jette alors sur le papier ses premières pensées qui prennent forme dans plusieurs esquisses et croquis lui permettant de mieux rentrer dans son sujet. Faits au crayon, à la gouache, à l’aquarelle, etc., ce sont là autant de projets plus ou moins élaborés que l’artiste décline au fil de sa réflexion.

Si leur découverte est éminemment instructive du processus du travail, ils ont surtout cette qualité tout à fait singulière de fonctionner de manière totalement indépendante. D’exister comme des œuvres à part entière, dans un amont, certes, de l’image photographique vers laquelle ils ont conduit l’artiste, mais libres de l’expérience anamorphotique qui la présuppose. L’imagination de l’artiste y trouve son plein épanouissement.

« Georges Rousse, dessiner l’espace », galerie Catherine Putman, 40, rue Quincampoix, Paris IVe, tél. 01 45 55 23 06, jusqu’au 24 février 2007.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°587 du 1 janvier 2007, avec le titre suivant : Georges Rousse

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