Horizontales et verticales dans l’Art concret

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 6 août 2007 - 340 mots

L’histoire de l’art retient en général d’un mouvement ses premières années, les plus créatives et les plus originales, et construit ainsi une chronologie toute en fulgurances. Il est une histoire, celle de l’Art concret, qui traverse les décennies.
En 1930, Theo Van Doesburg, ancien comparse de Piet Mondrian avec qui il lança en 1918 le Manifeste De Sitjl aux Pays-Bas, publie un autre manifeste : celui de l’Art concret. Voici la définition précise et toujours appliquée aujourd’hui qu’il en donne : « L’œuvre d’art doit être entièrement conçue et formée par l’esprit avant son exécution. Elle ne doit rien recevoir des données formelles de la nature, ni de la sensualité, ni de la sentimentalité. Nous voulons exclure le lyrisme,  le dramatisme, le symbolisme, etc. Le tableau doit être entièrement construit avec des éléments purement plastiques, c’est à dire plans et couleurs. Un élément pictural n’a pas d’autres significations que “lui-même” ». Un an après, Van Doesburg mourait à Paris, laissant à d’autres artistes le soin de concrétiser pleinement son projet universel.
La cinquantaine d’artistes exposés au musée de Pontoise jusqu’au 25 février répondent parfaitement à ce programme. Ceci même s’il a été écrit il y a cela plus de soixante-dix ans. La particularité des œuvres de tous ces artistes ? Elles développent toutes des systèmes de subdivisions verticales ou horizontales parfaitement rectilignes, ici sur des toiles, là en fendant l’espace de sculptures en Altuglas.
Des années 1950 jusqu’à aujourd’hui, on retrouve rassemblées dans ce bastion de cet art intemporel, quelques-uns des grands spécialistes : Yaacov Agam, Gottfried Honnegger, Vera Molnar, François Morellet, Aurélie Nemours et encore Jésus-Raphael Soto.
Graeser et Lohse constituent avec respectivement Rhythmische verlagerung (1958-1959) et Sechs ineinandergehende gleiche Gruppen (1950-1961) les points de référence de l’exposition. Ils furent en effet parmi les premiers à radicaliser leurs recherches autour de la subdivision en faisant appel aux seules horizontales et verticales et à de puissantes gammes chromatiques.

« Horizontales, verticales, seules », musée Tavet-Delacour, 4, rue Lemercier, Pontoise (95), tél. 01 30 38 02 40, www.ville-pontoise.fr jusqu’au 25 février 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°587 du 1 janvier 2007, avec le titre suivant : Horizontales et verticales dans l’Art concret

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque