Couleurs du Maghreb

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 6 août 2007 - 243 mots

Un soupçon d’exotisme et de complaisance paternaliste, toujours, s’attache aux photographies anciennes réalisées dans les territoires de l’Empire colonial français. L’exposition « Couleurs du Maghreb 1910-1931 » propose un tout autre regard. Loin des clichés folkloriques, ces autochromes – premières photographies couleur inventées par les frères Lumière en 1903 – nous invitent à redécouvrir les peuples et les paysages de l’Afrique du Nord.
L’accent est mis sur la diversité des cultures : berbère, phénicienne, grecque puis romaine, juive, chrétienne, arabe, musulmane, ottomane, qui, depuis la préhistoire, ont successivement irrigué le Maghreb.
Homme d’affaires fortuné, humaniste et pacifiste, Albert Kahn conçoit en 1909 un ambitieux projet : constituer les « Archives de la Planète ». Convaincu qu’une meilleure connaissance des autres peuples et cultures favorisera la paix internationale, il finance des campagnes photographiques et cinématographiques.
La centaine de photos présentées dans cette exposition a été choisie parmi plus de 2 400 clichés réalisés entre 1909 et 1931, lors de cinq missions successives dans les trois pays du Maghreb.
Le krach boursier de 1929 ruine Albert Kahn et met fin à l’aventure des « Archives de la Planète ». Au total, une cinquantaine de pays auront été visités. Le musée Albert-Kahn conserve un trésor inestimable : 72 000 photographies en couleurs, le plus important fonds mondial d’autochromes.

« Couleurs du Maghreb, Algérie, Maroc, Tunisie - 1910-1931 », musée Albert-Kahn, 14, rue du Port, Boulogne-Billancourt (92), tél. 01 55 19 28 00, jusqu’au 16 mars 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°587 du 1 janvier 2007, avec le titre suivant : Couleurs du Maghreb

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