Ces collectionneurs qui planchent sur la BD

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 2 août 2007 - 479 mots

L’engouement pour les dessins originaux de BD, considérés comme des œuvres d’art, dépasse le monde des aficionados. Les prix grimpent pour les planches de Tintin, Spirou, Astérix…

Houba !* Les collectionneurs de BD n’en reviennent toujours pas. Qui a bien pu acheter la planche n° 12 à l’encre de Chine du Nid des Marsupilamis signée Franquin et parue aux éditions Dupuis en 1960 ? Elle a été adjugée en 2001 pour la bagatelle de 152 460 euros. Un record inégalé. Hommes d’affaires, banquiers ou fortunes récentes, une nouvelle génération de collectionneurs au pouvoir d’achat élevé, non associée au milieu du 9e art, acquiert à tous prix ces planches comme œuvres d’art uniques. Des pièces rares car, à part quelques dons à des proches, les auteurs les conservent précieusement.
Tintin, Spirou et Astérix sont les sujets les plus recherchés : moins de dix planches sont passées en vente publi-que en quinze ans, entre 50 000 et 100 000 euros. Par contre, entre 150 et 1 500 euros, on trouve de nombreux originaux d’auteurs ou d’albums moins célèbres. En fonction de la place et de l’importance de la planche dans le scénario, la présence du personnage principal dans une ou plusieurs vignettes (de préférence de face et en plan rapproché), la mise en couleur du dessin, les prix montent. Les cotes sont aussi à la hausse pour les originaux issus de séries « cultes » comme « Lanfeust de Troy » par Tarquin, « La Quête de L’oiseau du temps » de Loisel ou « Sky Doll » de Barbucci.

Le croquis autographe
Le succès commercial des séries, parfois très récentes, les fait immédiatement exploser en collection. À l’instar de « Blacksad », un polar au graphisme superbe dessiné par Guarnido dont le héros est un chat détective dans l'Amérique des années 1950. Deux planches du premier album publié en 2000 (éd. Dargaud) ont atteint aux enchères plus de 8 000 euros chacune.
À défaut de trouver des planches, les amateurs se tournent aussi vers les croquis autographes. Ainsi si aucune planche de la saga « Lucky Luke » initiée en 1946 n’est jamais passée en vente publique, Morris, le père du cow-boy solitaire, a réalisé et offert à ses fans de multiples représentations de son héros. Autour de 200 euros pièce pour ces petits portraits dédicacés assez courants.

* Cri célèbre du marsupilami crée par Franquin.

Maisons de ventes

Artcurial. 7, rond-point des Champs-Élysées, Paris VIIIe, tél. 01 42 99 20 17, www.artcurial.auction.fr Prochaine vente : le 24 mars. SVV Coutau-Bégarie. 60, avenue de La Bourdonnais, Paris VIIe, tél. 01 45 56 12 20, www.coutaubegarie.com Prochaine vente : le 30 juin. SVV Néret-Minet. 8, rue Saint-Marc, Paris IIe, tél. 01 40 13 07 79. www.neret.auction.fr Prochaine vente : le 2 juin SVV Tajan. 37, rue des Mathurins Paris VIIIe, tél. 01 53 30 30 30, www.tajan.com Prochaine vente : début mars.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°589 du 1 mars 2007, avec le titre suivant : Ces collectionneurs qui planchent sur la BD

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque