Aleksandra Sokolov

Il faut être inconscient ou passionné pour créer aujourd’hui une maison d’édition spécialisée dans les beaux-arts. Et puisqu’Aleksandra Sokolov semble avoir les pieds sur terre, il ne peut s’agir que de passion. Mais une passion marquée par un fort déterminisme.
Fille d’un russe émigré en Suisse et d’une mère serbe, cette jeune femme est du genre entreprenante. Après des études de droit à Genève elle rejoint l’éditeur Acatos et y occupe plusieurs postes. Trois ans plus tard, convaincu de ses capacités, l’éditeur (d’alors) du Guide Mayer lui demande d’ouvrir le bureau parisien. Mais l’aventure prend fin après la faillite de la maison mère. « C’est là que j’ai appris mon métier », reconnaît-elle bien volontiers, malgré les vicissitudes de son employeur.
Elle gagne un métier et aussi une nouvelle terre d’accueil, car Paris et son effervescence culturelle sied mieux à cette âme slave que la tranquillité genevoise.
Elle collabore quelque temps avec Art Price et Thierry Ehrmann avant de devenir éditrice en chambre : elle apporte des projets clés en mains aux différentes enseignes du groupe Vilo. Puis, en 2005, arrive ce qui devait arriver, elle crée sa propre maison, Thalia. Les premiers titres regardent tous à l’Est : un livre sur les icônes, un autre sur la Macédoine, un prochain qui devrait faire date sur Malevitch. Revendiquant une approche pragmatique, cette femme de terrain n’échappe pourtant pas à ses racines.