Foire du trône

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 31 juillet 2007 - 230 mots

Le narrateur s’appelle Humbert Klumbert. Designer, il vient de fêter ses quarante ans aux États-Unis où il vit. Il est autrichien. Klumbert est connu dans le monde entier. Tout le monde, ou presque, s’est déjà assis dessus ; pas sur Humbert, mais sur la chaise qu’il a créée, par hasard, vingt ans plus tôt – nous sommes en 1992 –, la fameuse chaise Klumbert. Il s’appelle Humbert Klumbert et, le 1er mai 1972, il inventait le premier siège empilable. Depuis, les salles des fêtes, de cantine, de réunions… toutes possèdent leurs Klumbert dans un coin empilées. Un trait de génie. Par hasard.
Mais, depuis ce 1e mai plus rien. Nothing ! Pas même un autre siège. Il s’appelle Klumbert, il a quarante ans et ses journées se déroulent toujours à l’identique. Normal, Humbert Klumbert, le célèbre designer, souffre de troubles obsessionnels compulsifs…
Où l’auteur veut-il nous emmener avec son livre ? Difficile de le dire, même le livre dévoré. Car ça va vite, très vite pour un premier roman. On passe sans avoir le temps de réfléchir du chaos de l’écriture, saccadée, rapide, au propre chaos du narrateur. Dehors, c’est aussi le chaos : les émeutiers grondent, le cyclone arrive et la police a retrouvé un cadavre. Pour un peu, on en oublierait presque la chaise d’Humbert Klumbert.

ean-Philippe Christopher Malitte, La Chaise Klumbert, Actes Sud, 188 p., 18 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°593 du 1 juillet 2007, avec le titre suivant : Foire du trône

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