Biennale de Venise

L’art actuel fait son show

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 31 juillet 2007 - 404 mots

 C’est comme ça tous les deux ans depuis plus d’un siècle, cinq mois durant, Venise s’offre toute entière à l’art contemporain : c’est la fameuse « Esposizione Internazionale d’Arte ». Créée en 1895, elle en est cette année à sa 52e édition et voilà qu’une une fois de plus les pavillons nationaux des « Giardini », la Corderie, l’Arsenal et toute une quantité de palais, de musées, d’églises et autres bâtiments patrimoniaux sont pris d’assaut par l’art contemporain. Du mariage subtil entre l’ancien et le nouveau en quelque sorte.
Incontournable, la Biennale de Venise est une véritable institution. Un lieu phare qui, s’il ne fait ni ne défait vraiment les artistes, braque leurs œuvres sous les pleins feux d’un regard international et les distingue de la masse considérable de la production artistique courante. Être ou avoir été à la Biennale de Venise, c’est toujours un plus qualitatif pour le CV d’un artiste. Qui plus est s’il remporte un prix, comme Annette Messager qui obtint le Lion d’or en 2005. Dans tous les cas, la Biennale de Venise est un moment de confrontation toujours très fructueux.
Fondée sur le principe de représentations nationales – Sophie Calle pour la France avec Daniel Buren pour commissaire –, la 52e Biennale de Venise ne compte pas moins de soixante-dix-sept pays cette année, un record absolu. Pour la première fois de son histoire, elle est dirigée par un commissaire général américain, Robert Storr, l’un des piliers du renouveau du MoMA de New York. Reconnu pour sa volonté affichée d’être versatile – au meilleur sens du mot –, ce dernier a posé pour concept  : Pensa con i sensi – Senti con la mente. L’arte al presente (« Pensez avec vos sens – Sentez avec votre esprit. L’art au présent »).
Le souci de Robert Storr a été de faire une biennale qui ne soit pas « prisonnière de son passé » et qui échappe « à l’image de foire internationale pour se focaliser sur la grande diversité qui existe dans l’art aujourd’hui ». Comptant, a priori, sur la compréhension et l’exigence du public, Storr n’a pas pensé la biennale pour les professionnels de l’art. Aussi ce 52e cru s’attache-t-il à présenter, sans esprit partisan, un éventail le plus large possible, et « à tout prendre au sérieux pour qu’enfin l’art d’aujourd’hui puisse s’exprimer avec son propre vocabulaire ».
Le prochain numéro de L’œil consacrera un dossier complet à la Biennale de Venise.

« 52e exposition internationale d’art », Biennale de Venise, l’Arsenal, Venise (Italie), jusqu’au 21 novembre 2007, www.labiennale.org

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°593 du 1 juillet 2007, avec le titre suivant : L’art actuel fait son show

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