Kerguéhennec

«”¯Versailles”¯» en Bretagne

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 31 juillet 2007 - 391 mots

Imposant, un peu austère, le « petit Versailles » breton dresse sa carrure majestueuse au sein d’un immense parc paysager d’environ cent soixante-dix hectares, à une vingtaine de kilomètres au nord de Vannes en direction de Pontivy. Construit par l’architecte Olivier Delourme en 1710, ce n’est qu’en 1872 que le parc qui lui sert depuis d’écrin est aménagé par un des spécialistes du genre, le Suisse Denis Bühler, auteur avec son frère du parc de la Tête d’or à Lyon en 1854.

Sculptures en plein air
À Kerguéhennec, l’arpenteur des lieux passe de la rigueur du jardin à la française aux méandres du parc à l’anglaise, au nord du domaine, pour découvrir les joyaux artistiques disséminés au détour de l’arboretum et de ses trésors botaniques. Depuis 1986, dans cette propriété du conseil général du Morbihan, s’épanouit un parc d’une trentaine de sculptures contemporaines. Afin de redynamiser ce patrimoine exceptionnel, c’est donc l’art actuel qui a été choisi pour cette mission.
Avec succès, car de trois mille visiteurs à l’ouverture, on en compte désormais trente mille. Par ailleurs, mille sont les pots rouges que Jean-Pierre Raynaud a alignés dans l’ancienne serre tandis que Richard Long, Giuseppe Penone, Toni Grand et Dan Graham se sont embusqués dans les bois. Marta Pan a créé un parcours d’eau et Malachi Farrell un bouillonnement permanent sur le lac conçu originellement, dans l’esprit des bassins Louis XIV, en miroir d’eau ! Toutes ces œuvres ont préparé le terrain puis accompagné l’installation du centre d’art dans les dépendances du château en 1988. Depuis, la programmation devenue annuelle a pris ses aises jusque dans le premier étage du château restauré récemment.
Cet été, le conceptuel Américain Mel Bochner envahit les cimaises du centre avec son art dépouillé et monochromatique, des toiles aux couleurs acidulées portant l’indication de leur taille, dans un jeu radical de mise en abyme. Bochner compte, mesure, dénomme sans jamais se départir de sa rigueur schématique.
En contrepoint, le domaine, également Centre culturel de rencontre, reçoit en résidence des musiciens et des compositeurs. Durant l’été, des concerts permettent ainsi de ponctuer agréablement la visite.

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Le bâtiment principal Le « Versailles » breton… Construit au xviiie siècle, à la demande de deux riches banquiers, l’imposant manoir de Kerguéhennec allie le classicisme à l’élégance. Il porte les traces des aménagements successifs, notamment l’ajout d’un relief sur le fronton au xixe siècle.

Informations pratiques

Domaine de Kerguéhennec, centre d’art contemporain, centre culturel de rencontre, Bignan (57). « Mel Bochner », jusqu’au Ier octobre. Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h du 15 juin au 15 septembre, fermé le lundi. Entrée libre. Tél. 02 97 60 44 44, www.art-kerguehennec.com Accès. Par le train : lignes Paris, Rennes ou Nantes, gare de Vannes. Par la route : par Rennes, RN 24, direction Lorient, sortie Bignan ; par Vannes, direction Pontivy, sortie Locminé, Bignan.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°593 du 1 juillet 2007, avec le titre suivant : Kerguéhennec

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