Jeu, set et adjudication

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 24 juillet 2007 - 229 mots

Le tableau peint par Jacques-Émile Blanche en 1882-1884 sera vendu le 15 juin à Drouot sur une estimation de 600 000 à 1 million d’euros. Il représente une partie de tennis et décorait tout naturellement les locaux du Racing Club de France, propriétaire de l’œuvre avant sa mise à l’encan. Le tennis arrive tardivement en France et devient à la mode à partir de 1880. Le terme approprié jusqu’en 1890 pour désigner ce sport est lawn tennis, à l’anglaise, titre original mal orthographié de la toile. La toile est aussi un hommage au Déjeuner sur l’herbe (1863) d’Édouard Manet. Le père de Blanche aurait bien acheté la célèbre composition pour sa salle à manger mais sa femme « craignait la nudité de la baigneuse (…) quels regrets aujourd’hui ! », écrit-il à son fils.
L’influence de Manet est indéniable : dimensions quasiment similaires et même composition circulaire. Aux vêtements, panier de fruits et flasque en argent, du premier plan à gauche chez Manet correspondent les raquettes, couvertures, plateau d’argent aux bouteilles et verres à droite, chez Blanche. À la baigneuse dans la rivière répondent les joueurs de tennis sur fond de mer. Et l’autoportrait de Manet avec sa faluche est superposable à la jeune femme au chapeau, allongée dans une position identique.

La Partie de tennis, vente le 15 juin à Drouot, 9, rue Drouot, Paris IXe, maison de ventes Beaussant-Lefèvre, tél. 01 47 70 40 00, www.beaussant-lefevre.auction.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Jeu, set et adjudication

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