Henri Landier

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 23 juillet 2007 - 381 mots

Henri Landier est un Parisien authentique. Né dans le IIIe arrondissement de Paris il y a soixante-douze ans, cet artiste peintre et graveur habite Montmartre depuis une bonne soixantaine d’années. C’est là qu’il a acheté son atelier il y a trente ans, un magnifique espace de 650 m2 où il travaille avec ses quatre assistantes.
En poussant les deux grandes portes en bois, on est très loin des galeries du Marais et du centre de Paris, de l’art conceptuel, alternatif, des sons qui vibrent et des lumières qui éclaboussent. Le lieu est un de ces derniers ateliers traditionnels, où l’artiste porte une chemise de bûcheron et se fait appeler « maître », où des tubes usagés et de vieux chiffons traînent sur l’établi, et où, à l’étage, une assistante fabrique les encadrements dans une odeur de colle de la petite école.
Henri Landier le sait, « c’est très défavorable pour un peintre d’être sur la Butte car il n’y a plus les Modigliani, les Picasso, et on est confondu avec les peintres pour touristes », mais il y tient à son Montmartre, comme à son indépendance. C’est elle qui lui a permis de peindre en dehors du marché de l’art, c’est elle aussi qui lui permet de changer de style quand il le souhaite. S’il a d’abord réalisé des gravures sombres sur Paris qui le firent connaître, il a ensuite travaillé à d’importantes séries de gravures sur le théâtre, puis à une autre sur le thème de la destruction autour des danseurs de Buto.
Grand lecteur, philosophe et passionné de Spinoza, l’artiste est aussi un grand amoureux de Venise. Depuis trente ans, il y retourne chaque année et en rapporte des aquarelles, des sanguines, des peintures à l’huile et des gravures qu’il s’est enfin décidé à exposer. D’une touche légère et colorée, dans un style presque naïf, il peint les façades, les ponts, les lagunes et les gondoles, la Venise qui vibre et qui vit, et non pas la Venise des amoureux. Le prix des œuvres peut surprendre tant il est abordable. « Ça ne m’intéresse pas de vendre à François Pinault, je préfère vendre aux gens qui passent dans la rue. » Une bonne occasion d’y passer.

« Venise »

Atelier d’Art Lepic, 1, rue Toularque, Paris XVIIIe, tél. 01 46 06 90 74, www.artlepic.org, jusqu’au 17 juin 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Henri Landier

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