Dossier

L’art dans les villes - Bruxelles, une destinée européenne

Le nom même de Bruxelles a pris avec l’Europe une résonance négative aux oreilles anglaises, danoises ou françaises. Pourtant, ce statut européen qu’il s’agira d’honorer en l’an 2000, lorsque Bruxelles en sera la capitale culturelle, ne correspond pas à l’intimisme d’une métropole ne comptant qu’un million d’habitants, dont plus de 85 % de francophones. Pour le Nord flamand, attaché au droit du sol, la ville reste terre flamande. Mais Bruxelles occupe en Belgique un statut particulier : elle est la capitale d’un pays fédéralisé et, depuis 1988, une Région dotée de ses propres institutions.

Ainsi, de la ville à la région en passant par l’agglomération, les niveaux de pouvoir se sont multipliés. Bruxelles est une ville moderne qui cherche son passé sur les façades défigurées de ses rues. Le promeneur y sent partout la marque du temps. Bruxelles tient du site archéologique pillé. Mais le fruit des rapines n’est dans aucun musée. Ville de culture, Bruxelles l’est avant tout par ses rues. Elle l’est aussi par ses musées, ses antiquaires, ses galeries et ses librairies spécialisées. L’essentiel est concentré dans un périmètre grand comme un mouchoir de poche. De la Grand Place au Sablon, de la place du Jeu de Balle à l’avenue Louise, du Botanique au palais de Justice, s’étendent les axes de la vie culturelle bruxelloise.

Celle-ci semble mal en point. Les galeries sont malades (près d’un quart d’entre elles ont fermé en un an), les musées cherchent une cohérence nouvelle, les grandes expositions ont déserté le Palais des beaux-arts, les artistes ont perdu leurs relais privilégiés, et la ville sort exsangue des tensions communautaires qui se ravivent régulièrement. Pourtant, chacun reste attaché à une certaine qualité de vie qui fait de Bruxelles une capitale de province promise à une destinée européenne.


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