Sélection des ventes de la quinzaine (du 3 mai au 11 mai)

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 25 avril 2012 - 940 mots

Dessins anciens et modernes
Vente du 3 mai À l’espace Tajan, Paris
SVV Tajan

Plutôt que de se glisser dans un calendrier largement surchargé durant la semaine du dessin à Paris, la maison Tajan a pris le parti de décaler ses ventes après coup, ce qui est commercialement pertinent. Les marchands de feuilles anciennes et modernes y voient là une occasion de reconstituer une partie de leur stock. Le lot phare est un dessin de Jacques-Louis David, à la plume et encre noire, représentant Le vieil Horace défendant son fils (est. 15 000 euros, ill. ci-contre). Cette étude datant de 1782 et provenant de l’ancienne collection Louis Ducis, était connue jusqu’à ce jour au travers d’une lithographie de Jean-Baptiste Debret. « David se serait intéressé au sujet après avoir assisté à une représentation de l’Horace de Corneille. Après avoir demandé son avis au dramaturge Sedaine sur sa composition, il aurait abandonné l’idée d’en faire un tableau devant son appréciation négative. Le sujet choisi, terrible – un père défendant le meurtre de sa propre fille par son fils – montre comment David est déjà fasciné par la violence, où l’humanisme cède le pas à la politique », rapporte Patrick de Bayser. L’expert précise que par rapport à « l’étude de même sujet conservée au Musée du Louvre, ce dessin présente quelques variantes notables : le corps de Camille est étendu sur la première marche, Horace porte la barbe, et le visage de l’assaillant n’est pas caché par le bras d’Horace ». Une Étude d’homme debout par Giovanni-Battista Piranesi (est. 8 000 euros) ainsi qu’un Jeté de fleur de Pierre-Joseph Redouté composent cette section ancienne. Pour la partie moderne, citons Décision de Pantaganior (1952) de Victor Brauner (est. 5 000 euros) ; un Projet de costume : création du monde (1923) signé Fernand Léger (est. 10 000 euros) ou encore une Route de village signée Maurice de Vlaminck (est. 15 000 euros).

Expert : Patrick de Bayser
Estimation : 300 000 euros
Nombre de lots : 229

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248 portraits des « invités » du Chancelier Metternich
Vente du 4 mai À Drouot, Paris
SVV Beaussant-Lefèvre

Mélanie Zichy-Ferraris, épouse du prince Clemens Wenceslas Metternich, chancelier d’Autriche, avait constitué une exceptionnelle collection de portraits des « invités » du Chancelier Metternich, entre 1836 et 1847. Cette importante galerie de portraits, principalement exécutés à l’aquarelle gouachée par le miniaturiste autrichien Moritz Michael Daffinger, réunit toutes les personnalités du Gotha de la Mitteleuropa. « Nous avons pris la responsabilité de diviser ces albums », précise le commissaire-priseur Éric Beaussant qui espère toucher un large public européen en offrant ces portraits à l’unité ou par lots de deux ou trois selon leur importance. L’un de ces nobles portraiturés est le jeune archiduc François-Joseph d’Autriche (est. 8 000 euros, ill. ci-contre) et présente le futur empereur d’Autriche en uniforme de colonel du 3e Dragon, décoré de la Toison d’or et de l’étoile de l’ordre prusse de l’Aigle noir. Exécuté en 1838 par Iwan Winberg, le portrait Nicolas Ier montre le tsar en uniforme du 9e régiment royal et impérial des hussards dont il était colonel en chef depuis 1833 (est. 15 000 euros). Figurent notamment les effigies des roi Friedrich Wilhelm IV de Prusse (est. 6 000 euros) et Louis Ier de Bavière (est. 8 000 euros), ainsi que des ambassadeurs et personnages turcs influents : Hussein Khan, Achmet Fethi Pacha, le sultan Abdulmecid Ier et Ismaïl Pacha, fils d’Ibrahim Pacha (est. 2 000 à 5 000 euros pièce). Pour la France, on compte une dizaine de portraits dont celui du fils du duc de Berry, le légitimiste duc de Bordeaux et comte de Chambord (est. 3 000 euros). Outre la princesse Mélanie (est. 5 000 euros), commanditaire de cette collection, une seule autre femme est représentée : la comtesse Hélène Esterhàzy, née comtesse Bézobrazoff (est. 2 000 euros).

Expert : Patrick de Bayser
Estimation : 300 000 euros
Nombre de lots : 177

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Arts décoratifs du XXe siècle
Vente du 11 mai À Drouot, Paris
SVV Piasa

Les arts décoratifs du XXe siècle sont à l’honneur chez Piasa. Le travail de Marc du Plantier est représenté par une paire de fauteuils confortables à large dossier à enroulement et accotoirs rebondis en appui sur les montants plats, avec une garniture de poulain brun noir (est. 30 000 euros). Un meuble d’angle en forme d’éventail (vers 1929) de Paul Dupré-Lafon, en placage de noyer et sycomore s’ouvrant au centre par deux portes galbées avec des poignées en bronze (est. 30 000 euros, ill. ci-contre), présente toutes les caractéristiques d’un mobilier fonctionnel sobre et élégant aux lignes épurées. Deux autres représentants majeurs du Modernisme trouvent place dans cette vente : Maxime Old avec un buffet de salle à manger en acajou de Cuba verni, s’ouvrant par une double porte centrale et deux portes latérales, toutes gainées de parchemin (est. 3 000 euros), issu d’un appartement entièrement meublé par le décorateur, et Eugène Printz avec une commode à cinq tiroirs de forme pyramidale en placage de palissandre de Rio, à piètement en fer forgé décoré en forme d’arceaux (est. 10 000 euros). La faible valeur d’estimation de ces deux meubles s’explique par leur état, nécessitant quelques restaurations. On remarquera aussi un meuble de rangement en placage d’acajou de Cuba attribué à Dominique (est. 8 000 euros) ; un ensemble de 25 panneaux en verre églomisé, signé Paule Ingrand et daté de 1942, formant une fresque murale de 250 x 250 cm sur le thème de « Diane Chasseresse » (est. 8 000 euros) et un lustre en métal argenté et verre taillé en pointe d’après C. J. Weinstein (est. 10 000 euros).

Expert : Maxime Grail
Estimation : 600 000 euros
Nombre de lots : 319

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°368 du 27 avril 2012, avec le titre suivant : Sélection des ventes de la quinzaine (du 3 mai au 11 mai)

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