Bruxelles

Eurantica et le « vintage »

Résolument éclectique, la foire belge cible un large public

Le Journal des Arts

Le 12 avril 2012 - 464 mots

BRUXELLES - La 31e édition d’Eurantica Brussels, organisée du 22 mars au 1er avril, avait belle allure cette année.

Toujours aussi éclectique, la sélection des exposants a fait la part belle au « Vintage », sans pour autant décevoir dans sa partie art ancien. Le design et le vintage des années 1930 à 1960 a le vent en poupe ces dernières années. Luc Darte, directeur de la foire, y voit « une tendance qui va accrocher le public plus jeune au monde de l’art et à son marché ». Pour « dépoussiérer » l’image du salon bruxellois, les organisateurs ont parié sur le mélange du classicisme et du design afin de se démarquer et de trouver sa place parmi les événements de la région. L’arrivée d’exposants plus jeunes (la moyenne d’âge dans la section « Vintage » est de 30-40 ans) contribue à insuffler un nouveau dynamisme au salon.

Invité à exposer une partie de sa collection, le spécialiste du design Thierry Bellanger a mis en lumière la création belge de l’après-guerre, peu connue à l’international. « On a cette espèce de complexe de l’imposteur belge, on avait pourtant dans les années 1950 les meilleurs concepteurs », explique-t-il devant les œuvres de Willy Van der Meeren, designer très intéressant dont la cote reste encore abordable.

On pouvait ainsi voir à Bruxelles une époustouflante chaise de la designeuse danoise Grete Jalk sur le stand de la galerie Zitzo (Amsterdam) proposée à 16 000 euros, autant qu’une très belle sélection de tableaux et de dessins du peintre belge Félicien Rops (entre 12 000 et 24 000 euros), qui, dès le soir du vernissage, suscitait l’intérêt des collectionneurs et amateurs pour La Galerie belge (Namur). La galerie bruxelloise Catherine Gavage avait misé sur le design italien, extravagant mais mis en scène subtilement. Plusieurs pièces étaient emportées dès le premier jour, notamment dans sa sélection de luminaire Murano. La jeune galeriste, présente depuis trois ans, a été une des premières a investir l’espace « Vintage » de la foire : « Au début, certains exposants nous ont regardés avec des yeux ronds, mais notre place ne fait plus débat », souligne-t-elle, amusée. Du côté des bijoux, c’est encore le vintage qui a fait sensation : Ciel mes bijoux ! (Bruxelles), boutique dirigée par des passionnés des « bijoux de paruriers » exécutés pour la haute couture parisienne, a connu un succès certain auprès des visiteurs.

Même si quelques stands flirtaient plus avec la décoration d’intérieur, avec des scénographies séduisantes mais un peu vide de sens, la qualité des œuvres était au rendez-vous, contrôlée par un comité d’experts sérieux et pointilleux. À Eurantica, le pari du vintage semble porter ses fruits, tout en laissant une large place à l’art ancien et moderne, dont les amateurs sont toujours aussi friands.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°367 du 13 avril 2012, avec le titre suivant : Eurantica et le « vintage »

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