Drawing Now en « solo shows »

Par Christian Simenc · Le Journal des Arts

Le 14 mars 2012 - 757 mots

PARIS - Pas moins de 80 expositions monographiques présentées dans le cadre du Salon du dessin contemporain.

On ne change pas une recette qui gagne : même lieu, le Carrousel du Louvre, à Paris, pour la troisième fois consécutive, et même concept, deux secteurs distincts – un pour les institutions établies, l’autre pour celles qui émergent – , pour cette 6e édition du Salon du dessin contemporain Drawing Now, qui a lieu du 29 mars au 1er avril. « Il est très important d’exposer des galeries reconnues, et permettre aux galeries les plus nouvelles de se montrer », confirme Christine Phal, présidente du Salon Drawing Now, laquelle avance le chiffre de 18 000 visiteurs au compteur de l’édition 2011.

Cette année, le salon accueille 82 exposants, dont 30 % d’étrangers qui comptent quatre galeries états-uniennes, une chinoise et deux grecques. La particularité de Drawing Now est de présenter de nombreux « focus » sur des créateurs. « Ce principe est inscrit dans l’ADN de la foire, explique Christine Phal. Le collectionneur qui découvre un artiste a ainsi sous les yeux un certain nombre d’œuvres et peut se faire une idée plus précise de son travail. » Ce sera le cas avec quelque 80 expositions monographiques pour un total environ de 400 artistes présentés. Ainsi en est-il de Clément Bagot chez Éric Dupont (Paris), de Tim Plamper chez Suzanne Tarasiève (Paris), d’Antoine Perrot à la Galerie Lahumière (Paris) ou de Kiki Smith à la Galerie Lelong (Paris).

D’une édition l’autre, la liste des exposants change : « Tout le monde n’a pas tous les ans une proposition intéressante, plaide Christine Phal. Cela permet ainsi au public de ne pas voir toujours la même chose. » Certaines galeries font leur retour, telle Anne de Villepoix (Paris), qui présente une monographie d’Omar Ba. Alain Gutharc (Paris), qui a participé une fois au Salon, revient cette année avec un « solo show » de Marlène Mocquet – une série de dessins de petits formats, de 1 200 à 2 000 euros pièce –, ainsi qu’une petite surprise : « Nous allons montrer deux vases que Marlène a réalisés au cours d’une résidence récente à la Cité de la céramique à Sèvres et sur lesquels elle a opéré un travail graphique, tout sauf du dessin classique. » Coût des vases : 18 000 euros pièce.

Le secteur baptisé « Émergence » rassemble douze galeries qui ont « moins de quatre années d’existence et doivent présenter un focus sur le travail d’un artiste de moins de 40 ans ». Les deux galeries benjamines de l’édition, ALB (Paris) et Gourvennec Ogor (Marseille), ont ouvert en… septembre 2011. Même si Anouk Le Bourdiec (ALB) avoue « un coût conséquent pour la galerie, environ 4 000 euros, soit l’équivalent de plusieurs loyers », elle compte sur Drawing Now pour lui apporter « une visibilité, en espérant que l’engouement qu’ont suscité les premières expositions à la galerie se concrétisera durant le salon ». De son côté, Didier Gourvennec Ogor vante « une foire à la fois très professionnelle et de taille humaine ». ALB présente un focus sur Samuel Martin, 36 ans, avec des fusains sur le thème des « Nudistes », tandis que Gourvennec Ogor mise sur son plus jeune artiste, le Marseillais Timothée Talard, 29 ans, et ses pastels aux thématiques architecturales et urbaines.

Après Pierre Cornette de Saint Cyr, en 2011, c’est la rédactrice en chef de la revue Art Press, Catherine Millet, qui dévoile dans « Le Musée imaginaire » sa vision du dessin contemporain à travers une sélection d’artistes peu présents, sinon absents du Salon, tels Otto Muehl, Pierre Weiss ou Alberto Sorbelli. Comme l’an passé, Drawing Now propose également, à deux pas du Carrousel du Louvre, un « Hors les murs » dans un immeuble inoccupé (au 17, rue de Richelieu). Outre les galeristes parisiens Odile Ouizeman, avec Iris Levasseur, et Jean Fournier, avec Gilgian Gelzer, Eva Hober devrait déployer un monumental dessin  de Jérôme Zonder, et Marian Goodman projeter le dernier film d’animation du Sud-Africain William Kentridge.

Côté prix enfin, la fourchette oscille entre 300 et 50 000 euros. « Un dessin est toujours une œuvre unique et peut être une porte d’entrée pour une collection, d’autant que les premiers prix sont abordables… », rappelle, à dessein, Christine Phal. Exception faite de cette série de 192 dessins originaux par l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré, présentée par la Galerie André Magnin (Paris) pour la modique somme de… 160 000 euros.

DRAWING NOW PARIS

Au Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli, 75001 Paris, du 29 mars au 1er avril, 11h-20h, le dimanche 1er avril de 11h à 19h, tél. 01 45 38 51 15, www.drawingnowparis.com


Légende photo : Samuel Martin, Yes future-1, 2011, fusain et gomme sur toile, 100 x 100 cm © Courtesy Galerie ALB Anouk Le Bourdiec, Paris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°365 du 16 mars 2012, avec le titre suivant : Drawing Now en « solo shows »

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