XIXe siècle

Les dessins de Nantes

Petits chefs-d’œuvre et redécouvertes du Musée des beaux-arts de Nantes

Le Journal des Arts

Le 28 février 2012 - 418 mots

NANTES - Bien que le Palais des beaux-arts de Nantes soit fermé pour rénovation et agrandissement, il a réservé une belle surprise en exposant dans la chapelle de l’Oratoire les pépites de sa collection d’arts graphiques.

Après avoir achevé le récolement général des collections commencé en 2004, Cyrille Sciama a invité Roger Diederen  « pour tenter d’avoir des regards les plus divers possibles sur nos collections ». Sur un corpus de plus de 3 100 œuvres, les deux hommes en ont sélectionné 188. La tâche n’était pas simple de réunir chefs-d’œuvre et redécouvertes, feuilles individuelles et séries complètes, tout en laissant une large place à l’œuvre graphique du peintre académique Élie Delaunay, (à lui seul un fonds de 2 400 dessins). Le parcours pédagogique alterne passages thématiques et instants monographiques, et tente de retracer un certain « portrait d’une ère » pour « réfléchir à ce que signifiait devenir et être artiste » au XIXe siècle, selon Roger Diederen. De la « Formation d’un dessinateur » à travers des études académiques, dont une magnifique Étude de draperie (1806) de Girodet, au « Voyage » illustré par des vues et des paysages italiens et orientalistes, la première partie est très classique. Les « Noirs » réservent de belles surprises : bien sûr, Odilon Redon avec un envoûtant Prisonnier (ou Captif) (vers 1880) au fusain, et le mur dédié aux gravures de son maître Rodolphe Bresdin impressionne par l’étrangeté de scènes fourmillantes et fantasmagoriques, à l’image du Bon Samaritain (1864). Du côté des belles découvertes, Pierre Émile Cornillier, symboliste d’origine nantaise dont l’œuvre peinte est largement perdue. Nantes a choisi une série d’estampes dont Les trois amies (1896), lithographie à la sanguine, sert d’affiche à l’exposition. Ces œuvres n’ont pas à rougir de la comparaison avec les séries d’Henri Fantin-Latour et de James Tissot, présentées dans une pièce voisine. Tandis que Fantin-Latour se fait lyrique en représentant les épopées wagnériennes, Tissot, exilé à Londres, devient le portraitiste de la vie bourgeoise outre-Manche. Le futur musée des beaux-arts dédiera un espace spécifique aux arts graphiques. Au sortir de l’exposition, on attend sa réouverture avec impatience.

TRÉSORS CACHÉS DU CABINET D’ARTS GRAPHIQUES

Commissariat : Cyrille Sciama, conservateur au Musée des beaux-arts de Nantes, et Roger Diederen, conservateur à la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung de Munich.
Nombre d’œuvres : 188

Jusqu’au 29 avril, Musée des beaux-arts de Nantes, Chapelle de l’Oratoire, Place de l’Oratoire, 44000 Nantes, tél. 02 51 17 45 42, www.museedesbeauxarts.nantes.fr. Tlj sf mardi, 10h-18h, le jeudi jusqu’à 20h. Catalogue en cours d’édition

Voir la fiche exposition "Trésors cachés"

Légende Photo :
Anne-Louis Girodet de Roussy Trioson, Etude de draperie, 1806 © Musée des beaux-arts - Nantes

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°364 du 2 mars 2012, avec le titre suivant : Les dessins de Nantes

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