Grands travaux

Le Grand Palais va pouvoir entamer sa mue

Par Sophie Flouquet · Le Journal des Arts

Le 18 janvier 2012 - 450 mots

Jean-Paul Cluzel a obtenu la validation officielle de son projet de rénovation et de modernisation du bâtiment.

PARIS - Après les couacs qui avaient, en avril 2010, émaillé la présentation d’un rapport largement éventé dans la presse, et contrarié son ministre de tutelle, Jean-Paul Cluzel a préféré miser sur la discrétion. Pourtant, le 15 décembre 2011, le conseil d’administration de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais (RMN-GP), qu’il préside en tant qu’organisme unique depuis janvier 2011, a bel et bien entériné le montage financier très sophistiqué proposé pour parachever la rénovation du navire amiral des expositions parisiennes. Un an après son installation effective à la tête du nouvel établissement public, Jean-Paul Cluzel a donc obtenu le feu vert du Premier ministre et du ministère des Finances pour lancer le schéma directeur appelé de ses vœux, dès 2009, par Nicolas Sarkozy, et destiné à faire du Grand Palais une nouvelle vitrine culturelle.

Dans le contexte actuel de l’assèchement des finances publiques, Jean-Paul Cluzel tient toutefois à relativiser l’ampleur de l’investissement. « Contrairement à la Philharmonie, il ne s’agit pas d’un projet de plus car le Grand Palais est en cours de rénovation depuis dix ans, insiste le président de la RMN-GP. Il faut plutôt comparer ce chantier à celui du Grand Versailles, qui est lui aussi mené sur le long terme. » Au printemps prochain, un concours international d’architecture sera donc lancé, avec l’espoir de pouvoir démarrer les travaux dès 2014. Ceux-ci porteront sur une rénovation du clos et du couvert mais aussi sur une modernisation de l’équipement (rétablissement de circulations ; régulation thermique ; aménagements d’espaces commerciaux ; création d’une plate-forme technique en sous-sol…).

Des travaux d’un coût de 236 millions d’euros
D’après les indications données par Jean-Paul Cluzel, c’est bien le schéma financier préconisé dans son rapport (« Un Grand Palais rénové, un nouvel opérateur culturel », mars 2010) qui sera mis en œuvre. L’État devrait seulement prendre directement à sa charge la restauration du monument historique, pour un coût estimé à 70 millions. Le reste des travaux, soit 70 % d’un coût global chiffré initialement à 236 millions d’euros (hors taxes), devrait être assumé par les ressources propres de l’établissement (activités commerciales et mécénat) mais aussi par le biais d’un emprunt, à hauteur de 120 millions d’euros, contracté sur une durée de trente ans. C’est donc le plafond maximal de participation de l’établissement public qui a été retenu. Si cette modélisation financière risque d’être réactualisée du fait d’un renchérissement probable du coût du crédit, elle a toutefois été établie sur la base de perspectives prudentes – Jean-Paul Cluzel est inspecteur des finances –, mais en tablant sur un maintien de la subvention de l’État à son niveau actuel.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°361 du 20 janvier 2012, avec le titre suivant : Le Grand Palais va pouvoir entamer sa mue

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