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Jean-Baptiste Camille Corot, « Sur la route, le cavalier et le vacher »

Estimé 50 000 euros, le 21 décembre à Drouot, Paris. SVV Beaussant-lefÈvre

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 13 décembre 2011 - 461 mots

Extrêmement copié de son vivant par des élèves et suiveurs, l’œuvre de Camille Corot (1796-1875) n’a jamais cessé par la suite de séduire les contrefacteurs.

Le marché du plus célèbre paysagiste du XIXe siècle, victime de son succès, a ainsi été rendu difficile par l’abondance de faux qui se comptent par milliers. Aussi lorsque passe sur le marché un tableau comme celui-ci, avec une traçabilité sans faille permettant avec certitude l’attribution au maître, les amateurs sont à la fête. Sur la route, le cavalier et le vacher, qui sera offerte à Drouot (SVV Beaussant-Lefèvre) le 21 décembre, est une petite huile sur panneau qui appartenait à Constant Le Gentil, juge au tribunal d’Arras et fervent amateur d’art. « Il était l’ami d’Alfred Robaut, auteur du catalogue raisonné de l’artiste, et du peintre Constant Dutilleux. Par leur intermédiaire, il rencontre Corot, rapporte l’expert Agnès Sevestre-Barbé. Leur relation amicale fut telle que l’artiste effectua plusieurs séjours dans la propriété des Le Gentil, près d’Arras, où il aimait peindre. La propriété fut détruite par des bombardements durant la Première Guerre mondiale. »

Souvenirs des Pays-Bas
Cette œuvre qui a été montrée au public deux fois, en 1953 et en 1975, lors d’expositions consacrées au peintre, a toujours été conservée dans la famille du notable arrageois. Elle figure dans l’édition de 1905 du catalogue raisonné de Robaut. Ce dernier explique dans ses notes que Corot a peint ce panneau en revenant de Hollande, où il accomplit un voyage en 1854 avec Dutilleux. « Ce pays plat et ce ciel chargé sont des souvenirs des Pays-Bas », conclut la notice du catalogue de l’exposition « Hommage à Corot » (1975) du musée parisien de l’Orangerie. « C’est un joli paysage animé de personnages, où contrastent la noirceur des arbres et l’horizon clair, dans une subtile gamme chromatique. Le ciel offre des nuances de gris, rose et bleu, tandis qu’une pointe de jaune apparaît sur le sommet du chapeau du vacher. Le format allongé accentue la lourdeur du ciel », commente Agnès Sevestre-Barbé. En bon état et d’une grande fraîcheur – il n’est jamais passé sur le marché –, ce véritable petit Corot a été estimé prudemment 50 000 euros pour motiver davantage les amateurs.

Jean-Baptiste Camille COROT

Titre : Sur la route, le cavalier et le vacher
Signature : en bas vers la droite
Date d’exécution : vers 1855-1860
Technique : huile sur panneau
Dimensions : 22,5 x 41,5 cm
Expositions : « Camille Corot, Constant Dutilleux, leurs amis et leurs élèves » au Musée d’Arras en 1953 et « Hommage à Corot » au Musée de l’Orangerie à Paris en 1975
Provenance : ancienne collection Constant Le Gentil (Arras), puis par descendance
Experts : Agnès Sevestre-Barbé et Amaury de Louvencourt
Estimation : 50 000-60 000 euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°359 du 16 décembre 2011, avec le titre suivant : Jean-Baptiste Camille Corot, « Sur la route, le cavalier et le vacher »

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