Allemagne

Élégance à Highlights

La deuxième édition de la foire de Munich s’internationalise en misant sur la qualité

Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2011 - 467 mots

MUNICH - Organisée du 21 au 30 octobre, la deuxième édition du salon d’art « Highlights Munich » installe sa réputation en Allemagne et à l’étranger, grâce à des exposants triés sur le volet et des œuvres de qualité.

Si la foire est à l’origine nationale, elle mise maintenant sur des exposants internationaux pour accroître sa renommée à l’étranger : « La foire veut attirer les étrangers, en plus de sa clientèle nationale », insiste Raffaella von Salis, l’une des organisatrices. Avec les Parisiens Steinitz, Aveline et Coatalem, trois Français et non des moindres étaient venus se faire une place sur le marché allemand parmi les cinquante-quatre exposants d’une foire qui se veut intimiste, dans un parcours où les catégories s’entremêlaient avec élégance, faisant la part belle à l’art ancien.

Installée dans un lieu emblématique de Munich, la Haus der Kunst, Highlights a bénéficié des soins du designer Tom Postma, qui officie déjà sur Art Basel et à Tefaf, à Maastricht. Konrad Bernheimer, l’un des dix-neuf fondateurs de la foire participant à Tefaf et son président-directeur, milite pour Munich, surnommée « la capitale secrète de l’Allemagne » : « Munich est le centre le plus riche du pays, une grande ville des arts. Dans la famille, on avait coutume de dire “la ville qui possède la foire la plus importante devient le centre du marché de l’art”. » Toute l’ambition de Highlights est là, devenir la plus grande foire d’art ancien et moderne du pays, une référence à la hauteur de la Biennale des antiquaires ou de Tefaf en termes de qualité.

Certains exposants ont partagé leur espace, encouragés par les organisateurs, le lieu étant limité en mètres carrés. Ainsi, la galerie Steinitz avait installé ses boiseries intérieures et ses meubles éclectiques aux côtés des rares porcelaines de Meissen de la maison Röbbig (Munich), tandis que la galerie Aveline présentait de magnifiques pièces de marqueterie, dont une commode romaine de 1760 assez rare, conjointement avec les sculptures néoclassiques et les délicates faïences d’Urbino de la Galerie Neuse (Brême).

Avec 12 000 visiteurs en moyenne, la foire munichoise est loin de l’affluence de Maastricht ou de Paris. « On a vu une bonne clientèle, largement allemande, cultivée, intéressée, qui regarde les oeuvres » soulignait-on à la galerie Cesare Lompronti (Rome), qui proposait une très belle sélection de vues italiennes de Gaspar Van Witell. Son de cloche similaire auprès des autres exposants, même si les transactions en art ancien ne semblent pas avoir été électriques, climat de crise oblige. Cependant la foire convainc les exposants sur les retombées futures, car « l’Allemagne est un marché intéressant », de l’avis d’Éric Coatalem, qui présentait entre autres un très joli portrait d’Ingres à la mine de plomb. Séduire une clientèle allemande exigeante et prudente, tel était le mot d’ordre à Munich.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°357 du 18 novembre 2011, avec le titre suivant : Élégance à Highlights

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