Salon du patrimoine

Œcuménique

L’événement dédié au patrimoine poursuit une mue très progressive

Par Sophie Flouquet · Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2011 - 460 mots

PARIS - « Un lieu de rencontre », un « espace de visibilité ». La remarque est récurrente chez les exposants qui ont occupé du 3 au 6 novembre les espaces du Carrousel du Louvre, à Paris, à l’occasion de la 17e édition du Salon international du patrimoine culturel.

Événement atypique créé en 1995, celui-ci constitue le point de convergence des acteurs les plus divers du secteur du patrimoine, des entreprises artisanales aux associations, en passant par les éditeurs ou autres acteurs institutionnels. Un cocktail parfois déconcertant qui avait quelque peu éloigné de ses allées, au fil des éditions précédentes, les non-professionnels. Depuis son rachat en 2009 par Ateliers d’art de France, puissant syndicat du secteur – par ailleurs propriétaire du salon Maison&Objet –, l’événement tente de trouver un nouveau souffle.

Si les 250 exposants du salon du Patrimoine n’ont guère assisté à une révolution, le toilettage se fait à la marge. Démonstrations publiques de savoir-faire mais aussi ateliers dédiés aux enfants visent désormais à attirer un public plus large. Cela alors que la présence d’entreprises étrangères a été renforcée, avec une première pour cette édition 2011 : la venue, de Chine, d’un maître d’art spécialiste de la haute couture, Xu Yongliang. Autre nouveauté, le programme de conférences, qui était auparavant souvent déconnecté de l’actualité – parfois alarmante – du secteur, s’est affiné. Le G8 Patrimoine, groupement des associations de défense du patrimoine reconnues d’utilité publique, y a ainsi organisé pour la première fois une conférence commune, dédiée à la « ville en projet et [au] patrimoine », qui a fait salle comble. Au total, la fréquentation du salon s’est accrue significativement, passant de 17 000 visiteurs en 2010 à 20 000 cette année, selon ses organisateurs. De quoi rivaliser avec le principal salon concurrent, le Denkmal de Leipzig (Allemagne), créé en 1994 et leader du secteur. Réunissant 450 exposants (mais n’accueillant que 13 000 visiteurs, à 90 % professionnels), il est consacré uniquement au patrimoine bâti alors que le salon parisien continue à se montrer plus œcuménique.

Une nouvelle promotion de maîtres d’art

Certains maîtres d’art et leurs élèves étaient en démonstration au sein du Salon du patrimoine. Le 23 novembre, le ministre de la Culture en désignera 6 nouveaux. Ils viendront rejoindre les 107 professionnels reconnus depuis 1994 par le ministère de la Culture pour leur savoir-faire dans le domaine des métiers d’art et leur volonté d’en assurer la transmission à un élève. Désormais annualisée, la promotion distinguera cette année : Joël Bertin (fondeur typographe), Gérard Borde (céramiste), François Lesage (brodeur, distinction à titre honorifique), Laurent Nogues (créateur graphique en gaufrage dorure et incrustation), Yves Parisse (tailleur et graveur sur cristal), Michael Woolworth (lithographe). Certaines de leurs pièces seront exposées jusqu’au 15 janvier 2012 dans les galeries du Palais-Royal.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°357 du 18 novembre 2011, avec le titre suivant : Œcuménique

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