Sotheby’s/Piasa

Une collection française à Paris

Le fonds XIXe de la galerie de l’antiquaire François Fabius est dispersé en France

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2011 - 509 mots

PARIS - Il y a un avant et un après la collection Saint Laurent-Bergé. La vente de cet ensemble exceptionnel, en février 2009 à Paris, a eu une influence considérable sur le développement des ventes en France.

Les collections françaises, pour peu qu’elles revêtent une dimension internationale, ne sont plus systématiquement exportées pour être vendues à Londres où à New York. La collection Fabius Frères, fonds de la galerie de l’antiquaire François Fabius, sera ainsi dispersée à Paris chez Sotheby’s, avec le concours de la maison Piasa.

Après le décès brutal de son époux en 2006, Armelle Fabius a, un temps, repris les affaires de la boutique. Quand elle s’est décidée à tout céder aux enchères, elle s’est adressée à Sotheby’s. La maison de ventes réalise sans doute les plus belles ventes d’œuvres du XIXe (la spécialité de la galerie Fabius) à Londres et à New York. C’est pourtant Paris qui a été choisie pour cet ensemble estimé environ 10 millions d’euros. Dans un second temps, Armelle a voulu y associer la maison Piasa, par amitié pour son beau-frère Laurent Fabius (l’un des actionnaires de la maison française). « Très connu à l’étranger, le nom de «Fabius» est synonyme de qualité en France dans le domaine de la sculpture du XIXe, assure la spécialiste Ulrike Goetz, responsable de la vente. Les terres cuites et les plâtres originaux correspondent à un goût très français. » C’est pourquoi il aurait été dommage de les déplacer. Pourtant en 2007, pour la dispersion du stock de la galerie parisienne Ariane Dandois, le choix de New York « s’imposait », selon la même maison de ventes. Les meubles et objets d’art que l’antiquaire proposait à la vente étaient en effet « particulièrement appréciés aux Etats-Unis, où réside la majeure partie de sa clientèle ». Aujourd’hui, même si la galerie Fabius avait une large clientèle américaine, « pour un collectionneur américain, acheter de l’art français à Paris confère un charme supplémentaire », selon un dirigeant de Sotheby’s à New York.

Pour attirer les acheteurs internationaux à Paris, Sotheby’s a fait voyager une sélection d’œuvres de Londres à New York, en passant par Monaco, avant une étape finale à Hongkong pour les collectionneurs asiatiques, intéressés par les plus beaux marbres. Ont fait partie du périple un important groupe en marbre Daphnis et Chloé (1874) par Jean-Baptiste Carpeaux (est. 1 million d’euros) ; L’Espiègle, La Candeur et La Rieuse, trois bustes en marbre du sculpteur (est. 60 000 à 150 000 euros pièce), ainsi que plusieurs bronzes aux patines fabuleuses d’Antoine-Louis Barye, fondus du vivant de l’artiste et auréolés de provenances prestigieuses, dont Thesée et le Minotaure (est. 200 000 euros) ; le chef modèle de l’Éléphant écrasant un tigre (150 000 euros) et L’Éléphant, pièce unique fondue en 1832 et issue des collections du duc de Nemours (est. 300 000 euros).

COLLECTION FABIUS FRÈRES

Vente les 26 et 27 octobre à la Galerie Charpentier, Sotheby’s (avec Piasa), 76, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. 01 53 05 53 05, www.sothebys.com ; exposition, du 21 au 25 oct. 10h-18h.(385 lots ; est. 10 millions d’euros)

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°355 du 21 octobre 2011, avec le titre suivant : Une collection française à Paris

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