Ventes aux enchères

La foire aux enchères

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 4 octobre 2011 - 798 mots

Plusieurs maisons de ventes françaises profitent du déroulement de la Fiac pour organiser des vacations d’art contemporain.

La Fiac est un temps fort incontournable pour les maisons de ventes françaises très engagées dans le domaine de l’art contemporain. Depuis 1995, la maison Cornette de Saint Cyr (CDSC) organise rituellement sa vente phare de l’année en jouant à la fois sur la résonance et la complémentarité avec la foire parisienne. « Les collectionneurs ne dépensent pas tout leur budget à la Fiac », lance le commissaire-priseur Arnaud Cornette de Saint Cyr, dont les ventes se veulent « aussi éclectiques que les clients. Nous nous intéressons à tous les mouvements artistiques de 1950 à aujourd’hui ». Les catalogues de CDSC s’articulent en deux temps, soit une vente du soir et une vente du jour dans lesquels les lots sont répartis en fonction des seuils de valeur, mais aussi de leur importance historique. Deux grandes sections rythment la vente du soir : les grands artistes américains (dont Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Tom Wesselmann ou encore Ed Ruscha) et les grands abstraits des années 1950-1970, de la seconde école de Paris (notamment Sam Francis, Joan Mitchell, Georges Mathieu, Hans Hartung, Alfred Manessier et Bernard Dufour) au groupe Supports-Surfaces avec Claude Viallat, Marc Devade et Louis Cane. La vente s’enrichit d’une dizaine d’œuvres d’art conceptuel et minimal, signées Daniel Buren, Sol LeWitt ou Marina Abramovic, « un domaine de collection qui fonctionne mieux à cette période auprès d’une clientèle belge, suisse et allemande », souligne le commissaire-priseur. Un chapitre sera aussi consacré à l’œuvre de l’architecte Yona Friedman, soit un ensemble de maquettes depuis les années 1950, estimées 6 000 à 60 000 euros pièce. « Ces prix peuvent paraître modestes pour une vente du soir, mais l’œuvre est historiquement importante, justifie le spécialiste Stéphane Corréard. Friedman a une très forte présence dans l’art contemporain [il est représenté par la galerie parisienne Kamel Mennour] et son aura est internationale. Il a été remarqué à la Biennale de Lyon. Enfin, il y a un nouveau marché qui se développe pour les maquettes et dessins d’architecture. » La vente du jour comporte une quarantaine d’œuvres street art, surfe sur l’actualité avec des dessins de Bernar Venet et, en clin d’œil à la Fiac, présente une section dédiée aux artistes de la « génération prix Marcel Duchamp », finalistes ou lauréats, dans une fourchette de prix de 3 000 à 15 000 euros. 

L’effet collection
Très attendue chez Artcurial, la collection personnelle de l’ancien galeriste Jean Pollack (87 ans) offre une réunion exceptionnelle d’œuvres Cobra et post-Cobra. Le premier lot de la vente donne le ton : La Vache (1953), grande huile sur toile signée Karel Appel, estimée 250 000 euros. Suivent Le Soleil m’emmerde (1961), chef-d’œuvre d’Asger Jorn, estimé 220 000 euros, et Tauromachie ou toréador (1953), superbe huile sur toile goudronnée de Jacques Doucet, estimée 40 000 euros. L’autre noyau dur de cette collection s’est constitué autour de peintres de l’abstraction. Il inclut Composition abstraite (1952) de Serge Poliakoff, estimée 300 000 euros, une grande toile de 1947 de Hans Hartung, estimée 200 000 euros, tout comme Profusion d’espace (1952), huile sur isorel signée Jean Dubuffet, mais aussi des tableaux signés Roger Bissière, Arpad Szenes ou encore André Marfaing. « Les choix de Pollack sont empreints d’un haut niveau d’exigence qui le porte à trouver le meilleur de chaque artiste », relève l’expert d’Artcurial Hugues Sébilleau.

La maison Tajan profite, elle aussi, de la présence de la Fiac avec la collection portugaise Jorge de Brito qui, si elle représente plusieurs domaines de collection (peinture, meubles et objets d’art, arts asiatiques), retiendra l’attention par son exceptionnel ensemble de 19 œuvres de Maria Helena Vieira da Silva, dont plusieurs toiles majeures, à commencer par Saint-Fargeau (1961-1965), estimées 800 000 à 1,2 million d’euros. « C’est une véritable opportunité de présenter cet ensemble historique pendant la Fiac », relève Paul-Arnaud Parsy, l’un des experts chez Tajan.

COLLECTION JORGE DE BRITO
Vente le 22 octobre à l’Espace Tajan, 37, rue des Mathurins, 75008 Paris, SVV Tajan, tél. 01 53 30 30 30, www.tajan.com
Expert : Julie Ralli
Nombre de lots : 60
Estimation : 9 à 13 millions d’euros

ART CONTEMPORAIN
Vente les 22 (soir) et 23 octobre (jour) à Drouot-Montaigne, 15, avenue Montaigne, 75008 Paris, SVV Cornette de Saint Cyr, tél. 01 47 27 11 24, www.cornette.auction.fr
Expert : Stéphane Corréard
Nombre de lots : 70 (22 oct.) et 150 (23 oct.)
Estimation : 3 à 4 millions d’euros (22 oct.) et 1 million d’euros (23 oct.)

COLLECTION JEAN POLLAK
Vente le 25 octobre à l’hôtel Dassault, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, Artcurial, tél. 01 42 99 20 20, www.artcurial.com
Expert : Hugues Sébilleau
Nombre de lots : 90
Estimation : 2,5 à 3,5 millions d’euros

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°354 du 7 octobre 2011, avec le titre suivant : La foire aux enchères

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