Archéologie

À table !

Le Musée Archéa explore les mœurs alimentaires du Moyen Âge

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 6 septembre 2011 - 426 mots

LOUVRES - Il y a à peine un an, le nouveau Musée Archéa ouvrait ses portes à Louvres (Val-d’Oise) (lire le JdA n° 331, 24 septembre 2010). Pour l’été, l’institution a inauguré sa première exposition thématique, consacrée aux habitudes alimentaires du Moyen Âge.

Un thème « qui parle à tout le monde », selon Antoinette Hubert, commissaire de l’exposition, qui précise : « Nous nous adressons à un public familial, novice en archéologie. Il ne s’agit pas de donner une évolution précise, mais une vision d’ensemble de la manière dont se nourrissait la population du XIe-XIIe au XVIe siècle. »
Loin de se cantonner aux riches banquets du monde seigneurial, la démonstration touche à toutes les couches de la société : le clergé, les bourgeois de la capitale, mais également les paysans, dont la vie quotidienne est mieux connue depuis une quinzaine d’années grâce aux découvertes archéologiques réalisées sur le territoire d’Île-de-France. Intimement liées aux pratiques religieuses, les habitudes alimentaires sont rythmées par les nombreux jours de jeûnes – qu’il est possible de contourner grâce à des recettes astucieuses – et répondent à des préceptes d’ordre social ou bien médical. 

Pour évoquer ces divers aspects, la commissaire a largement pioché dans les collections du musée, dépositaire des vestiges exhumés sur le site du château d’Orville et des sites de Fosses et du val d’Ysieux, riches en céramiques du Moyen Âge. Elle a aussi fait appel à différentes institutions. C’est la première fois que le musée emprunte aux musées nationaux (Cluny, Écouen, Mucem) ou au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, expérience qui sera renouvelée à l’avenir. Pour une mise en perspective du sujet, les vestiges archéologiques (céramiques, ustensiles de cuisine, verres, restes animaux ou végétaux…) sont confrontés à des fac-similés d’enluminures et documents de la même époque. 

Parcours bien conçu
La scénographe Isabelle Raymondo a su construire un parcours ludique et accessible à tous, ponctué d’artefacts discrets et efficaces, sans tomber dans le gadget. Des installations olfactives sont proposées et quelques reconstitutions discrètes illustrent la façon dont se déroulaient les repas selon sa condition sociale. Des ateliers tout public invitent à passer à la pratique et à réaliser des recettes vieilles de plusieurs siècles. Le musée a su ainsi multiplier les solutions pour initier le plus grand nombre à l’archéologie et doper sa fréquentation.

Ripailles et rogations. Manger au Moyen Âge en pays de France

Musée Archéa, 56, rue de Paris, 95380 Louvres, tél. 01 34 09 01 02, www.archea-roissyportedefrance.fr, tlj sauf lundi et mardi 13h30-18h, le week-end à partir de 11h. Catalogue, 64 p., 9,50 €

RIPAILLES ET ROGATONS

Commissariat : Antoinette Hubert, directrice adjointe du Musée Archéa

Nombre de pièces : 130

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°352 du 9 septembre 2011, avec le titre suivant : À table !

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