Paris

Aide aux artistes

Lancement d’un fonds de dotation en faveur des artistes vivant en France

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 6 septembre 2011 - 500 mots

PARIS - Dans un contexte tendu où institutions et galeries doivent se serrer la ceinture, le lancement, par la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques (FNAGP), d’un fonds de dotation en faveur des artistes français, ou vivant en France, fait figure d’événement.

Créée voilà trente-cinq ans et installée dans l’hôtel Salomon de Rothschild (Paris 8e), cette fondation de droit privé soutenait déjà les plasticiens via quatre-vingt-dix ateliers-logements à Paris et en proche banlieue, et une maison de retraite à Nogent-sur-Marne. Son engagement passe à un niveau supérieur avec ce fond annuel d’une valeur oscillant entre 600 000 et 800 000 euros. « Il ne s’agit pas d’avances sur recette ni de prêts. L’idée est d’accompagner des projets de la production à la diffusion, explique Gérard Allaux, directeur de la fondation. Pour l’instant, nous n’avons pas trop envie de borner les choses, mais nous souhaitons aider les artistes en milieu de carrière, ayant besoin de rebondir à la manière de l’aide au deuxième film, mais aussi aux jeunes artistes. Nous voulons soutenir des projets nécessitant du souffle, et des artistes qui en ont vraiment besoin, pas forcément ceux déjà reconnus sur la scène internationale. » 

« Un outil souple, libre et créatif »
La commission de sélection composée de sept membres (1) se réunira deux fois par an, notamment en novembre, pour choisir les projets. Elle s’appuie sur un système de « veilleurs » issus du milieu de l’art, dont le rôle sera d’identifier les canevas les plus novateurs. « Plus nous serons nombreux à être attentifs, plus nous pourrons repérer les projets originaux, indique Claire Le Restif, directrice du Crédac, le centre d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine, et membre de la commission de sélection. L’idée est de venir en complémentarité, et non en substitution des bourses proposées par l’État. L’objectif n’est pas de faire du saupoudrage, mais de produire des projets spécifiques et ambitieux allant jusqu’à 100 000 euros. » À titre comparatif, en 2010, la commission « Aides aux galeries » du Centre national des arts plastiques (Cnap) a donné 121 000 euros émiettés sur trente-sept projets, tandis que la commission « Image/mouvement » a distribué 199 000 euros, distillés sur trente-neuf dossiers. « Le projet de la FNAGP a une autonomie et une liberté que les administrations n’ont pas toujours, ajoute Alexia Fabre, directrice du Mac/Val (Musée d’art contemporain du Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine), également au comité de sélection. Dans les institutions, tout est fléché, tout doit obéir à des cahiers des charges. Le fonds de la FNAGP est un outil souple, libre, créatif, qui va se définir de manière empirique. » Dans une situation où la production est le nerf de la guerre, la FNAGP risque d’être vite assaillie de demandes ! 

(1) Éric de Rothschild, président de la FNAGP, deux personnalités du ministère de la Culture et quatre membres mandatés pour une durée de trois ans : l’artiste Alain Fleischer, la directrice du Mac/Val Alexia Fabre, la collectionneuse Sandra Mulliez et la directrice du Crédac Claire Le Restif.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°352 du 9 septembre 2011, avec le titre suivant : Aide aux artistes

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