Cranach piqué au vif

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 avril 2005 - 186 mots

ERFURT (ALLEMAGNE) - Pour la première fois, des guêpes ont été utilisées pour sauver, dans la cathédrale d’Erfurt, un retable portant une peinture de Lucas Cranach l’Ancien (XVIe siècle) attaqué par des vers à bois.

Grâce à ce procédé inédit, les parasites du retable intitulé Les Fiançailles mystiques de sainte Catherine ont pu être éliminés, a révélé le 16 mars Andreas Gold, le directeur de l’office de construction de l’évêché. En janvier, l’autel a été enveloppé dans un étui en plastique climatisé et hermétique, qui abritait la couvaison de 3 000 guêpes. Celles-ci paralysent le vers par une piqûre et déposent, aux côtés de l’insecte agonisant, un œuf. Après son éclosion, la larve avale le vers mort. Alors que l’on croyait, jusqu’alors, que les vers ne pouvaient être éliminés qu’au moyen de produits toxiques, de gaz chimiques ou de hautes températures, cette méthode naturelle se révèle moins coûteuse, plus écologique et plus durable. Selon le biologiste Matthias Schöller, grâce à cette technique jusque-là réservée au domaine de l’agriculture, 98 % des vers sont ainsi tués par les guêpes. Une nouvelle perspective s’ouvre donc pour le sauvetage des œuvres d’art en bois.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°212 du 1 avril 2005, avec le titre suivant : Cranach piqué au vif

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