Montrouge

Un vrai Salon

La 56e édition du salon a encore gagné en crédibilité

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 23 mai 2011 - 514 mots

MONTROUGE - 1 856 : c’est le nombre record de dossiers de candidature reçus cette année par Stéphane Corréard, le commissaire artistique du Salon d’art contemporain de Montrouge (Hauts-de-Seine), dont la 56e édition se tient sur l’ancien site industriel de la Fabrique.

Parmi les 200 artistes retenus par ses soins, 78 ont passé le cap de la sélection par le collège critique composé de seize membres renouvelés aux trois quarts tous les ans, et qui ne peuvent cumuler plus de deux années de présence. En faisaient notamment partie cette année la codirectrice du centre d’art La Salle de bains à Lyon, Caroline Soyez-Petithomme, la galeriste Anne Barrault ou le critique [et responsable des collections photographiques au Centre national des arts plastiques] Pascal Beausse.

Si, depuis que Corréard a pris les rênes en 2009, la manifestation a été largement dépoussiérée, elle s’est surtout considérablement professionnalisée. En premier lieu, les conditions d’exposition, dans une scénographie pensée par Matali Crasset, offrent de vrais espaces autonomes, qui n’en sont pas pour autant déconnectés les uns des autres. Grâce à cette mise en espace tout en clarté, et au nombre plus restreint de participants comparé au salon ancienne mouture, les invités proposent une belle sélection de travaux. Ce qui permet au visiteur de se faire une idée plus précise de la démarche et du potentiel de leurs auteurs.
L’intérêt principal de la formule est d’inscrire d’emblée les jeunes artistes dans une pratique professionnelle en les confrontant à la chaîne complète des opérations qui régissent le parcours d’un artiste et d’une œuvre : la création ; l’exposition ; la confrontation aux critiques d’art qui les accompagnent dans leur projet et rédigent un texte sur le travail de chacun d’entre eux ; puis enfin la rencontre avec le public. 

De bonnes surprises
Avec une moyenne d’âge de 29 ans, les candidats n’en offrent pas moins des profils d’une grande diversité, entre étudiants tout juste sortis des écoles de beaux-arts et autodidactes, tel le doyen de la manifestation, Michel Devaux, né en 1932 et qui s’est mis à la peinture une fois à la retraite. Ses compositions picturales très oniriques et peuplées de pommes de terre se révèlent fraîches et savoureuses ! Évidemment, tout est loin d’être convaincant, parfois même très loin. Mais les bonnes surprises ne manquent pas, pour qui considère que ces propositions émanent pour la plupart de créateurs très jeunes et donc en devenir.

Parmi les trois prix décernés cette année par le jury présidé par Antoine de Galbert, tous dotés de 1 000 euros et d’une exposition dans un « Module » du Palais de Tokyo l’an prochain, figurent Rosa María Unda Souki et Ken Sortais. Attribuer le Grand Prix du Salon à Clément Cogitore est judicieux. La distinction récompense l’une des démarches les plus pertinentes, avec des films étranges et inclassables, où un œil de cinéaste s’empare de motifs très identifiables mis en scène dans des situations qui ne le sont pas vraiment.

SALON DE MONTROUGE
Jusqu’au 1er juin, La Fabrique, 51, av. Jean-Jaurès, 92120 Montrouge, tél. 01 46 12 75 74, www.salondemontrouge.fr, tlj sauf mardi 12h-20h.

Salon de Montrouge

Commissaire artistique : Stéphane Corréard

Nombre d’artistes : 78

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°348 du 27 mai 2011, avec le titre suivant : Un vrai Salon

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