Chantiers solidaires

Le patrimoine au service de l’insertion

La Fondation du patrimoine lance un nouveau fonds de 1,5 million d’euros en faveur des personnes en difficulté

Le Journal des Arts

Le 26 avril 2011 - 529 mots

La Fondation du patrimoine vient de créer un fonds national pour l’insertion doté d’un million et demi d’euros. Il a pour double objectif la réinsertion de personnes en difficulté et la transmission du savoir-faire des métiers d’art. Une manière de lier restauration du patrimoine et action sociale.

PARIS - La Fondation du patrimoine vient de créer un fonds national en faveur de l’insertion, de la formation et de la transmission des savoir-faire. Doté d’une enveloppe d’un million et demi d’euros, il aura pour mission de mener à bien des actions sociales tout en renforçant la formation des jeunes aux métiers du patrimoine. La somme allouée représente une part significative du budget d’intervention de la fondation, qui a décidé de mettre l’accent sur la lutte contre l’exclusion en subventionnant des chantiers d’insertion en direction de publics en difficulté. Ces chantiers devraient également permettre de revaloriser les métiers du bâtiment en donnant l’opportunité aux jeunes d’apprendre un savoir-faire en lien avec la restauration du patrimoine. 

Formation et valorisation
Deux grands types d’action seront soutenus par ce fonds : d’une part des projets de sauvegarde ou de valorisation du patrimoine réalisés par des personnes en difficulté (jeunes chômeurs, chômeurs de longue durée, personnes sous main de justice…) et, d’autre part, des actions de formation des jeunes aux métiers du patrimoine. Le comité de sélection donnera la priorité au patrimoine non protégé et le montant des subventions sera plafonné à 30 000 euros. Les deux premières conventions ont été signées le 28 avril au fort de Mutzig (Bas-Rhin) par Pierre Goetz, délégué régional Alsace de la Fondation du patrimoine, Bernard Bour pour l’Association du fort de Mutzig, et Michel Kugler pour l’Association des autocars anciens de France.

Au fort de Mutzig, plus puissant groupe fortifié de la Première Guerre mondiale, le projet à long terme sera de restaurer toutes les tranchées de tir et les postes de combat d’infanterie. Cette année, le glacis de la tranchée de tir et les boiseries d’un des abris d’infanterie bénéficieront d’un budget de 33 600 euros, dont 90 % ont été subventionnés par le fonds de la fondation. Ces travaux sur le fort, qui a accueilli environ 21 000 visiteurs en 2010, seront effectués par de jeunes condamnés allemands en phase de réinsertion et par des jeunes chômeurs en formation pour une reconversion dans le domaine de la menuiserie. Parmi les autres projets sélectionnés par la Fondation du patrimoine, un calvaire du cimetière de Fontevraud-l’Abbaye (Maine-et-Loire) sera restauré par des personnes en difficulté sociale et non qualifiées, formées sur le chantier aux techniques traditionnelles de la maçonnerie et de la taille de pierre. 

Une décision bienvenue
Alors que les réseaux de l’Insertion par l’activité économique (IAE) viennent de tirer la sonnette d’alarme, saisissant début avril le Conseil national de l’insertion par l’activité économique (CNIAE) pour dénoncer un désengagement progressif de l’État en la matière, la décision de la Fondation du patrimoine de créer ce fonds semble arriver à point nommé. Cela devrait donner un coup d’accélérateur à l’action qu’elle mène depuis 2009, en partenariat avec la Fondation Total et le réseau d’associations Rempart (Réhabilitation et entretien des monuments et du patrimoine artistique), en faveur de l’insertion sociale.

Légende photo

Le Fort de Mutzig, dans le Bas-Rhin. © Fdp

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°346 du 29 avril 2011, avec le titre suivant : Le patrimoine au service de l’insertion

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque