Tuileries

Un Pavillon plus sélectif

Le Pavillon des arts et du design améliore sa liste d’exposants et s’ouvre au design contemporain

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 15 mars 2011 - 500 mots

PARIS - Après quinze ans d’existence, un salon peut gentiment ronronner sur ses lauriers. Un immobilisme prélude fréquemment à un lent déclin.

Or cette année, le Pavillon des arts et du design, à Paris, a pris le taureau par les cornes et écrémé sa sélection en renouvelant plus de 20 % de ses troupes. Exit donc les stands faiblards qui plombaient bien souvent les allées situées au fond de la foire. « On s’était dit que même si on était amené à avoir soixante au lieu de quatre-vingt-cinq exposants, il fallait être très sélectif », indique Patrick Perrin, codirecteur de l’événement. 

La nouvelle cuvée s’ouvre au design contemporain, jusque-là peu représenté. Échaudée par ses dernières participations à des foires telles Design Miami à Bâle en 2009 ou Chic Art Fair (Paris) en 2010, la Tools Galerie (Paris) fait son entrée avec des nouvelles créations de Frédéric Ruyant. « Les relations entre l’art et le design ne sont pas évidentes. Le Pavillon a lui une grande diversité de clients et on espère récupérer des gens qui ne viennent pas forcément chez nous comme les architectes et les décorateurs », souligne Loïc Bigot, directeur de la galerie. Séduite par « un salon professionnel et très bien organisé », Isabelle Mesnil, directrice de NextLevel (Paris), participe aussi pour la première fois avec des lampes de Bina Baitel et des pièces de Philippe Malouin. Autre nouvelle recrue, BSL (Paris) prévoit un large éventail allant du luminaire vintage aux bijoux contemporains en passant par le design avec des pièces de Mathieu Lehanneur et Nacho Carbonell. Le public du Pavillon est-il prêt pour cette arrivée en masse du design actuel ? « Il l’est, affirme Julien Lombrail, de la galerie Carpenters Workshop (Londres). Depuis trois ans, à chaque fois qu’on a fait le Pavillon, on était étonné du succès et de la demande. Je suis heureux de cette émulation, c’est la condition pour un marché. » 

Un Juan Gris de 1912
Malgré l’absence regrettée de Marc-Antoine Patissier (Paris), spécialiste du modernisme italien, le versant historique se renforce avec l’arrivée d’Oscar Graf (Paris). Celui-ci construit son stand autour du japonisme au XIXe siècle avec une vingtaine de pièces provenant aussi bien de France, d’Angleterre que des États-Unis. 

Les beaux-arts ont toujours été le parent pauvre de ce salon dominé par les arts décoratifs. Plusieurs marchands parisiens comme la JGM. galerie ou Natalie Seroussi s’y sont essayés sans reconduire leur participation. D’autres tentent le coup cette année à l’instar de Thessa Herold (Paris), transfuge déçue d’Art Paris. Celle-ci prévoit des pièces de Raoul Ubac, César Domela et Antoni Tapiès. De son côté, Jean-François Cazeau (Paris) fait son entrée avec, notamment, une œuvre des années 1930 d’André Masson et un dessin de Juan Gris de 1912. Les affaires seront-elles au rendez-vous dans cette semaine surchargée d’événements ? 

PAVILLON DES ARTS ET DU DESIGN

Organisation : Société d’organisation culturelle (SOC)

Nombre d’exposants : 79

Tarif du stand : 590 euros le mètre carré

Nombre de visiteurs en 2010 : 44 000

PAVILLON DES ARTS ET DU DESIGN, 30 mars-3 avril, esplanade des Feuillants, jardin des Tuileries, www.padparis.net, le 30 mars, 1er, 2 et 3 avril 11h-20h, le 31 mars 11h-23h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°343 du 18 mars 2011, avec le titre suivant : Un Pavillon plus sélectif

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