Portes ouvertes

« Le Radeau de la Méduse » décrypté

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 1 mars 2011 - 404 mots

Le grand public est attendu, le samedi 12 mars, à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), à Paris, où il sera accueilli par un grand nombre d’historiens de l’art, de la littérature, des arts du spectacle, de la photographie et du cinéma, ainsi que par des restaurateurs et conservateurs du patrimoine, tous rassemblés autour d’une œuvre fédératrice : Le Radeau de la Méduse, conservée au Musée du Louvre.

Au cours d’une quarantaine de conférences, d’ateliers et de projections, ils délivreront, à la lumière de l’œuvre phare de Théodore Géricault, les clés d’une méthodologie de la recherche. Le Radeau de la Méduse, exposé au Salon de 1819, est une icône de la culture visuelle, que l’historiographie est venue largement interpréter, lui apportant des sens toujours plus élargis. La journée s’ouvrira avec Barthélémy Jobert, Ségolène Le Men et Pierre Wat, respectivement professeurs aux universités de Paris-IV, Nanterre et Paris-I, qui reviendront sur la voie novatrice empruntée par le tableau : celle de la monumentalisation d’un fait divers. On verra quelles ont été ses influences lors de la conférence « Réflexions autour des figures du désastre entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle » ; quelle fut sa réception avec « Le scandaleux Radeau de la Méduse au Salon de 1819 » ; et comment il a traversé le temps, au gré des résonances, des détournements et des réappropriations grâce aux « Onze variations sur le thème du Radeau de la Méduse, ou la dérive de la société ».
La place que l’œuvre s’est faite au sein d’une histoire de l’image sera également décryptée. Giovanni Careri, directeur du Centre d’histoire et théorie des arts à l’École des hautes études en sciences sociales, livrera notamment sa conception d’une histoire de l’art scandée par des crises et des régénérations. Ces moments charnières peuvent s’incarner tour à tour dans Le Radeau de la Méduse, au même titre que Le Déluge de Michel-Ange, autre mise en scène du désastre. Confronté à une vision de l’œuvre tantôt scientifique (Le Radeau au vu de sa sous-couche picturale), tantôt universelle (Le Radeau en guise de métaphore de l’existence humaine), le grand public pourra prendre conscience de la complexité de cette discipline qu’est l’histoire de l’art.

PREMIERES RENCONTRES DE LA GALERIE COLBERT

Autour du Radeau de la Méduse de Géricault – Figures du désastre, le 12 mars de 10h à 21h30, INHA, 6, rue des Petits-Champs, 75002 Paris, entrée libre, www.inha.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°342 du 4 mars 2011, avec le titre suivant : « Le Radeau de la Méduse » décrypté

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