Sélection des ventes de la quinzaine (04.03-17.03.2011)

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 28 février 2011 - 916 mots

ESTAMPES - Andy Warhol sera la vedette de la vente d’estampes, le 7 mars, chez Cornette de Saint Cyr.

ESTAMPES MODERNES ET CONTEMPORAINES - VENTE DU 7 MARS À DROUOT, PARIS - SVV CORNETTE DE SAINT CYR
La partie contemporaine domine cette vacation d’estampes et met à l’honneur Andy Warhol. En vedette, un très rare ensemble de 53 albums et disques vinyles, dont les pochettes ont été réalisées par l’artiste, est proposé pour 20 000 euros. Toutes les pochettes sont répertoriées et reproduites dans le catalogue raisonné Andy Warhol : The Record Covers (2008) par Paul Marechal. « Emblématique, celle de 1966 incarne à elle seule l’esthétique du pape du pop puisqu’il réalise, cette année-là, la pochette de Velvet Underground & Nico : une banane, sulfureuse, qui se déshabille [ill. ci-contre]. En effet, dandy iconoclaste, Andy Warhol eut l’idée coquine de l’autocollant-pelure qui laisse peu à peu entrevoir la « pulpe » du fruit. L’icône deviendra culte… », rapporte la spécialiste Sabine de Sérésin. Toujours de Warhol, on notera aussi deux différentes planches de la série Skulls (1976), sérigraphies en couleurs sur papier Strathmore estimées 10 000 euros l’unité, ainsi qu’un $ (1) (1982), sérigraphie en couleurs signée et estimée 30 000 euros. Signalons encore une vingtaine de gravures et lithographies de Miquel Barceló, introuvables sur le marché, à l’instar de Soulier (1984), lithographie en noir sur Arches (54 x 76 cm), signée et numérotée 35/50 (est. 4 000 euros) et de La Balance (1985), gravure au carborundum, eau-forte et aquatinte en couleurs sur Arches (97 x 148 cm), épreuve d’artiste signée d’une édition définitive limitée à 16 exemplaires (est. 8 000 euros).

Expert :
Zoé Van der Schueren (estampes modernes) ; Sabine de Sérésin et Dorothée Ferté (estampes contemporaines)
Estimation : 500 000 euros
Nombre de lots : 440

TABLEAUX MODERNES - VENTE DU 16 MARS À DROUOT, PARIS - SVV JORON-DEREM
Deux importants tableaux impressionnistes provenant de la succession Haegel seront mis en vente publique à Paris le 16 mars, au profit de l’Institut Pasteur. Les Haegel sont une grande famille de meuniers d’origine alsacienne, propriétaires des Grands Moulins de Pantin de 1935 à 1994. Décédés l’an dernier, Jean Haegel et sa femme, sans héritier direct, avaient décidé de léguer leurs biens au centre de recherches biomédicales. Les deux œuvres phare de ce legs sont une peinture de Claude Monet et une d’Auguste Renoir, proposées à des estimations attractives. Estimée 400 000 à 600 000 euros, Femme au chapeau de fleurs (1903), huile sur toile de 36,5 x 31,5 cm par Renoir (ill. ci-contre), devrait approcher le million d’euros. Conservée dans un bel état de fraîcheur, cette toile avait été achetée par les Haegel le 24 juin 1925 à l’hôtel Drouot, à Paris, lors de la dispersion de la collection Maurice Gangnat comptant pas moins de 160 toiles de l’artiste. Fort de ce pedigree, ce tableau, qui porte encore au dos l’étiquette du lot no 40 de cette vente historique, n’a pas été vu depuis. Estimé 800 000 à 1,2 million d’euros, La Promenade d’Argenteuil, un soir d’hiver (1875), huile sur toile de 59 x 79 cm signée Monet, n’est pas apparu sur le marché depuis sa vente à Paris, à la galerie Charpentier, le 11 avril 1907. Il a vraisemblablement été acquis par les Haegel à la fin des années 1960. Issue d’une série débutée en 1872, l’œuvre est l’un des quatre tableaux reproduisant la même vue de la rive de la Seine, à Argenteuil, à différentes saisons. Cette représentation sous la neige, dont le prix devrait dépasser 2 millions d’euros, est la dernière version connue.

Expert : Michel Vidal
Estimation : 1,2 à 1,8 million d’euros
Nombre de lots : 2

SUCCESSION DE MONSIEUR PR. - VENTE DU 19 MARS À L’HÔTEL DU MARAIS, SAINT-ÉTIENNE - SVV IVOIRE SAINT-ÉTIENNE
Un ensemble de 48 tableaux du XIXe siècle, constitué dans les années 1930 par un collectionneur stéphanois, est au cœur d’une vente dirigée par la commissaire-priseur Agnès Carlier à Saint-Étienne. Les œuvres n’ont pas quitté la famille depuis leur acquisition par le collectionneur, qui a conservé quasiment toutes ses factures d’achat par les galeries parisiennes et vichyssoises de l’époque. Les estimations sont volontairement attractives. Un des points forts de la collection est Baigneuses (1895) par Henri Fantin-Latour, estimé 50 000 euros. Depuis 1950, on avait perdu la localisation de cette toile reproduite dans la revue Arts de septembre 1908, puis dans le catalogue raisonné de l’artiste publié en 1911. Giovanni Boldini signe l’huile sur panneau Promeneuse à la mare (1873), estimée 40 000 euros, soit une œuvre de petit format (18 x 13,5 cm) comme il en faisait beaucoup pour son marchand de l’époque, Adolphe Goupil. Sont aussi à découvrir quatre œuvres d’Henri Harpignies dont Les Lavandières, petite huile marouflée sur toile, et Le Square du Vert-Galant, Paris, très belle aquarelle, estimées autour de 2 000 euros chacune. Excellent peintre de la vie paysanne, Léon Lhermitte est représenté par Repos, effet de grand soleil, moissonneur endormi, Mezy (ill. ci-dessus), signé et estimé 8 000 euros. « C’est un pastel en très bon état et d’une très belle qualité d’exécution », relève l’expert Michel Maket. Estimée 5 000 euros, Madame Sabatier à la lecture, huile sur panneau parqueté de 38 x 25,5 cm par Ernest Meissonier, dresse le portrait de celle qui tint un salon artistique et littéraire à Paris et qui se disait « élève de Meissonier » lors de l’exposition de ses miniatures au Salon de 1864.

Expert : Michel Maket
Estimation :
400 000 euros
Nombre de lots : 48

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°342 du 4 mars 2011, avec le titre suivant : Sélection des ventes de la quinzaine (04.03-17.03.2011)

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