Droit de réponse-Georges Delettrez, président de Drouot Holding

Le Journal des Arts

Le 3 février 2011 - 605 mots

Les attaques injustifiées et sans fondement portées à l’encontre de Drouot par Melle Roxana Azimi, dans son article « Les anciens et les modernes » (Le Journal des Arts no 338, 7 janvier 2011), ne peuvent rester sans réponse.

L’« ancien vaisseau amiral du marché français », comme le nomme Mademoiselle Azimi, a totalisé pour l’année 2010 un produit de ventes de 441 millions euros frais compris, le positionnant comme un lieu incontournable du marché de l’art international. 204 enchères ont dépassé 150 000 euros, dont 9 enchères supérieures à un million d’euros. Parmi elles, on compte 26 records mondiaux et de nombreux records français. Ces chiffres sont en progression par rapport à 2009 : ils témoignent du professionnalisme et de la force des commissaires-priseurs de Drouot dans un marché de plus en plus concurrentiel. C’est l’art asiatique qui se sera particulièrement distingué avec des enchères de niveau international : 5,5 millions d’euros pour un vase d’époque Yongzheng ou encore plus de 2 millions euros pour un vase d’époque Qianlong. La présence des collectionneurs asiatiques, en quête d’objets exceptionnels, a permis une hausse significative des enchères dans ce domaine. Par ailleurs, Drouot a engagé une profonde réforme allant dans le sens de la modernisation de ses structures, pour améliorer toujours plus les services proposés aux acheteurs et vendeurs, de plus en plus nombreux chaque année. Ainsi, Drouot a choisi les prestataires les plus pointus dans leur domaine : la vidéo protection à l’intérieur de l’Hôtel des ventes Drouot a été confiée à Schneider Electric, leader mondial en la matière.

La société Chenue, acteur historique du transport et de la manutention des œuvres d’art, une maison créée en 1760, assure désormais la manutention au sein de Drouot. Parallèlement, un budget de 11,5 millions euros est consacré à une série de grands travaux, qui permettent de rénover l’ensemble de l’Hôtel des ventes, tout en lui conservant son caractère exceptionnel et son identité architecturale unique. Et cela, sans perturber l’activité économique du lieu. L’évolution du règlement intérieur, mis en place en févier 2011, permettra enfin d’optimiser son fonctionnement. Poursuivant la modernisation, une modification des statuts de Drouot est en cours, avec notamment l’ouverture du capital de la société Drouot Patrimoine aux personnes morales. Les sociétés de ventes volontaires, et non plus seulement les personnes physiques, auront de ce fait un accès privilégié et direct à Drouot. C’est un formidable moyen de mettre en avant la nouvelle génération de commissaires-priseurs qui veulent s’installer et travailler à Drouot, en leur garantissant l’accès au capital. Je tiens à rappeler que chaque année, une trentaine d’élèves sont diplômés commissaires-priseurs. La grande majorité d’entre eux fait ses armes à Drouot, vivier sans égal où se forment les plus grands professionnels du marché de l’art. Et si Drouot demeure une référence incontournable du marché de l’art international, c’est aussi grâce à une dynamique axée sur les nouvelles technologies, et en particulier avec un développement constant des services en ligne. Avec drouot.live et drouot online, les collectionneurs peuvent désormais participer aux ventes en direct, du monde entier. Cette initiative remporte un vif succès auprès de la jeune génération. Dès mars 2011, une version internationale de la Gazette de l’Hôtel Drouot, édition numérique en anglais destinée au marché non francophone (Asie, USA…), sera disponible. En outre, pour répondre à la demande d’une clientèle jeune et active, l’Hôtel Drouot ouvrira ses portes un soir par semaine en nocturne, le jeudi, jusqu’à 22 heures. La querelle des anciens et des modernes est obsolète. Ne faut-il pas plutôt défendre et mettre en œuvre de nouvelles mesures fiscales et législatives pour une « vraie internationalisation de la France » ?

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°340 du 4 février 2011, avec le titre suivant : Droit de réponse-Georges Delettrez, président de Drouot Holding

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