Focus : égypte basse époque - statuette du dieu Somtous trônant

Vente du 5 décembre à Drouot, Paris - Pierre Bergé et associés (PBA)

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 15 décembre 2010 - 521 mots

Présentée en couverture de la vente d’archéologie du 5 décembre à Drouot-Montaigne chez Pierre Bergé et associés (PBA), une statuette votive égyptienne en bronze, figurant l’enfant-dieu Somtous trônant et de basse époque, a décroché une belle enchère de 279 000 euros, soit l’un des plus importants prix pour un bronze égyptien en vente publique.

Le 7 décembre chez Sotheby’s à New York, un chat égyptien en bronze de la troisième période intermédiaire, au fin pelage entièrement gravé et incrusté d’or, est parti à 314 500 dollars (236 000 euros). Il provenait de la succession Clarence Day, reconnu comme le collectionneur le plus important des États-Unis dans le domaine des antiquités. On n’avait pas vu de tels prix depuis la vente d’un bronze incarnant la déesse à tête de lionne Ouadjet, issu de la collection d’antiquités égyptiennes de Charles Pankow, cédé 433 600 dollars le 8 décembre 2004 chez Sotheby’s à New York. Le 1er octobre 2003, une grande statuette momiforme en bronze gravé représentant le dieu Osiris-Ptah, datant de la troisième période intermédiaire, avait été adjugée 205 000 euros, à Drouot chez Piasa.

L’enfant-dieu Somtous est vénéré à Hérakléopolis et forme localement une triade avec ses parents, la déesse Hathor et le dieu bélier Hérishef. Cet ex-voto est dédié par Tcha-Hapi-nefer, fils de Nakht-heneb, comme l’indique une double inscription. Somtous est représenté nu, assis sur un trône, le bras gauche plaqué le long du corps et portant la main droite à la bouche. Il est coiffé du némès (emblème pharaonique par excellence) flanqué de la mèche de l’enfance fondue séparément, et sommé de la couronne hemhem, attribut des rois défunts et des dieux-enfants. Les yeux sont incrustés d’argent. D’une taille et d’une qualité de ciselure et de fonte exceptionnelles, la divinité siège sur son trône aux pieds en forme de lions, lequel a été fondu séparément. « La base sur laquelle reposent les pieds de l’enfant est gravée d’une inscription hiéroglyphique : « Sema-taouy (Somtous) donne la vie à Tcha-Hapi-nefer, fils de Nakht-heneb. « L’avant du socle est gravé de la même inscription que celle de la statuette », insiste l’expert Christophe Kunicki, soulignant ainsi la rareté d’avoir réuni « deux éléments dont on est certain, compte tenu de l’inscription, qu’ils font partie d’un même groupe ». Attentif à l’actualité des ventes publiques, Jean-Jacques Aillagon, président de l’Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, n’a pas manqué la statuette qu’il est venu admirer lors de son exposition organisée avant la vente chez PBA. « J’ai été frappé par la qualité de l’objet. Par la suite, j’ai demandé à son acquéreur de la prêter pour l’exposition à venir en février 2011, « Trône en Majesté « au château de Versailles. Ce que le collectionneur a volontiers accepté. »

Statuette du dieu Somtous trônant

Date : Basse Époque (663 à 333 av. J.-C.)
Localisation : Hérakléopolis, sud du Fayoum, Haute-Égypte
Technique : bronze avec incrustations d’argent
Hauteur : 30,3 cm
Provenance : acquis sur le marché de l’art londonien au début des années 1980
Expert : Christophe Kunicki
Estimation : 120 000 à 150 000 euros
Adjudication : 279 000 euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°337 du 16 décembre 2010, avec le titre suivant : Focus : égypte basse époque - statuette du dieu Somtous trônant

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