Colloque

Gérôme décrypté

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 2010 - 348 mots

À l’occasion de la rétrospective « Jean-Léon Gérôme, l’histoire en spectacle », jusqu’au 23 janvier 2011, le Musée d’Orsay organise le colloque « Regarder Gérôme » les 9 et 10 décembre afin de décoder l’œuvre d’un artiste longtemps perçu comme emblématique d’un académisme stérile et dont la réhabilitation française est advenue tardivement.

Dans ce cycle de conférences, les spécialistes réunis replacent l’œuvre de Gérôme dans son paysage artistique. Sébastien Quéquet, chargé de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art, explore « le milieu néogrec parisien dans les années 1850-1860 », né de l’impulsion de Jeunes Grecs faisant battre des coqs présenté au Salon de 1847. Avec « Visions de l’Italie antique sous le Second Empire », Laurent Haumesser, conservateur en chef au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Musée du Louvre, s’aventure au cœur de la représentation des jeux du cirque dont les peintres dits « pompiers » étaient friands. L’historienne d’art Christine Peltre se penche sur les sources d’inspiration littéraires du Gérôme orientaliste, tiraillé entre fantasme des Mille et une nuits et vision ethnographique sordide. Bertrand Tillier, historien de l’art, et Sylvie Patry, conservatrice au Musée d’Orsay, reviennent sur le jugement dépréciatif que l’artiste portait sur « la cochonnerie impressionniste », une condamnation péremptoire que l’histoire du goût est venue bien vite infirmer. Le colloque s’achève avec l’intervention de l’historien de l’art Éric Teyssier sur « la vision des gladiateurs dans le péplum, l’héritage cinématographique de l’œuvre de Gérôme », ou comment la postérité de Gérôme s’est incarnée dans le cinéma d’histoire. Car Gérôme semble avant tout un insatiable producteur d’images. 
Son esprit blockbuster a animé de magistrales compositions panoramiques sentant bon le Technicolor. Du 28 décembre 2010 au 23 janvier 2011, le Musée d’Orsay proposera ainsi un cycle de péplums, afin de partir à la recherche des motifs et résonances gérômiens nichés dans la course de char de Ben Hur de Fred Niblo (1925) et dans les gladiateurs de Quo Vadis d’Enrico Guazzoni (1912). 

Regarder Gérôme,

les 9 et 10 décembre à partir de 9h30 à l’auditorium du Musée d’Orsay, à Paris. Entrée libre, www.musee-orsay.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°336 du 3 décembre 2010, avec le titre suivant : Gérôme décrypté

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