Hongrie

La chasse aux trésors

La Royal Academy of Arts de Londres présente un florilège des collections publiques de Budapest

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 6 octobre 2010 - 388 mots

L’occasion d’admirer une sélection de chefs-d’œuvre des deux plus importantes collections publiques hongroises est une première en Grande-Bretagne.

LONDRES -  « Trésors de Budapest » a été monté à la Royal Academy of Arts de Londres avec le concours du Musée des beaux-arts de Budapest et la Galerie nationale hongroise. Aucun de ces deux musées n’étant actuellement en réfection, condition habituelle pour faire voyager des chefs-d’œuvre en quantité, la notion de « trésor » est à relativiser. Car, malgré le soin avec lequel les commissaires (dont un professeur d’université) ont élaboré un parcours chrono-thématique aussi pédagogique que possible, l’ensemble pêche par son déséquilibre qualitatif. Le véritable intérêt réside ici dans l’histoire de la constitution de ces collections publiques, largement abondées par des dons privés dont celui, majeur, de la collection Esterházy. Initiée au XVIIe siècle, puis acquise par le Musée des beaux-arts de Budapest en 1870, cette collection familiale a particulièrement bénéficié du goût du prince Nicolas II Esterházy (1765-1833). Un tiers des œuvres présentées à Londres provient de ce fonds dont on peut deviner la richesse, mais certainement pas l’ampleur (plus de 640 tableaux, plus de 3 500 dessins, plus de 51 000 estampes…).

Tout au long de ce parcours, sous forme de cours accéléré d’histoire de l’art du XVe au XXe siècle, on choisira donc d’admirer les plus belles pièces, dont la plupart sont estampillées « Esterházy » : deux somptueuses études de têtes pour la Bataille d’Anghiari (1504-1505) par Léonard de Vinci, un buste de femme en cristal par Pyrgoteles, le Martyre de saint André par Jusepe de Ribera, et bien entendu la célèbre Madone Esterházy par Raphaël. Et l’on tentera de rester de marbre devant l’éclectisme des deux dernières salles consacrées au XIXe siècle européen où, sur un même mur, sont accrochées côte à côte les œuvres de Delacroix, Constable, Böcklin, Waldmüller, Corot, Courbet, Von Stuck et Bonington. L’institution londonienne nous avait habitués à mieux.

TRÉSORS DE BUDAPEST : CHEFS-D’ŒUVRE EUROPÉENS DE LÉONARD À SCHIELE

Jusqu’au 12 décembre, Royal Academy of Arts, Burlington House, Piccadilly, Londres, tél. 44 207 300 8000, www.royalacademy.org.uk, tlj 10h-18h, le vendredi 10h-22h. Catalogue, édité par le musée, 288 p., 250 ill., env. 50 euros, ISBN 978-1-9057-1184-0

Commissaires : David Ekserdjian, professeur à l’université de Leicester ; Joanna Norman, de la Royal Academy of Arts p Mécénat : OTP Bank

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°332 du 8 octobre 2010, avec le titre suivant : La chasse aux trésors

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