Quai Branly

Singapour fait son festival

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 22 septembre 2010 - 347 mots

Pas de temps mort entre les expositions du Musée du quai Branly. Sitôt les eaux du « Fleuve Congo » endiguées, le musée prend d’assaut la baie singapourienne. À la sobriété du masque africain succède l’explosion colorée de l’affiche « Baba Bling, signes intérieurs de richesse à Singapour », une exposition traitant de la constitution d’une identité singapourienne sur le principe d’un métissage des cultures chinoises et malaises.

Une nouvelle fois, les arts de la scène viennent enrichir la scénographie du Quai Branly : le musée accueille le « Singapour Festivarts » du 8 octobre au 28 novembre. Spectacles et événements se font l’illustration d’une scène contemporaine où l’Occident mordille les pieds du dragon asiatique. Côté musique, le Singapore Chinese Orchestra a fait le déplacement pour une exploitation quasi symphonique des instruments traditionnels chinois. Andrew Lum et son New Asia Band proposent une musique hybride où références occidentales assumées cohabitent avec héritages culturels.

Côté 7e art, trois films ouvrent une fenêtre sur le cinéma singapourien actuel. 881 (2007), comédie musicale de Royston Tan, illustre un mois de festivités scandé par des ballades et des chants populaires lors du septième mois lunaire à Singapour, tandis que Here (2009), de Ho Tzun Nyen, propose une exploration du monde psychiatrique entre documentaire et fiction. Les instruments asiatiques et occidentaux se mêlent pour créer une bande-son inédite au chef-d’œuvre du cinéma muet Little Toys (1933). 

T.H.E Company livre par ailleurs une performance de danse contemporaine entre chorégraphie et multimédia en convoquant gratte-ciel et cérémonies funéraires taoïstes. Les marionnettes de The Finger Players révèlent leurs secrets de Polichinelle, tirant à la fois les ficelles de la tradition et de la modernité, et Ramesh Meyyappan s’approprie L’Aiguilleur de Dickens dans une interprétation théâtrale où la gestuelle se substitue à la parole. Une riche programmation qui confirme le dessein du Quai Branly de donner la parole à tous les arts et de conduire le spectateur à l’immersion totale, en se faisant terre d’accueil d’un ailleurs qui ne rechigne pas à se mondialiser.

Singapour Festivarts

Du 8 octobre au 28 novembre, Musée du quai Branly, www.quaibranly.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°331 du 24 septembre 2010, avec le titre suivant : Singapour fait son festival

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